Assurés de la passivité des passants et de la peur des autres, les truands rôdent en toute quiétude autour des établissements scolaires.
«La pauvre fille a été délestée de son portable et du contenu de son sac sans qu’elle n’ait eu le temps d’échapper aux griffes de ses deux bourreaux», s’est indigné Mohamed, qui a assisté de loin à l’agression d’une lycéenne près du lycée El Hayat, situé au centre-ville d’Oran.
La scène a eu lieu hier. Deux malfrats, à bord d’une moto et munis d’armes blanches, l’ont apostrophée pour la conduire, au su et au vu de tous, dans un coin pour accomplir leur forfait.
Un fait divers! Pourtant, les exemples d’agressions sont devenus monnaie courante.
Ces scènes, tant décriées, ont lieu aux alentours immédiats des lycées et CEM. «D’autres cas ne sont pas à exclure, si des solutions radicales tardent à venir» met-on en garde.
Les agressions subies par les écoliers gagnent du terrain. La situation appelle l’intervention immédiate des autorités censées mettre fin à cette violence.
Les parents d’élèves sont très inquiets. Les alentours des établissements scolaires ne sont plus sûrs. Cette violence est alimentée surtout par l’indulgence complice des présents et des passants et l’absence totale de moyens permettant de contrer ces énergumènes.
«Nous sommes livrés à notre triste sort, même les agents de sécurité n’interviennent pas de peur des représailles» regrette Salim, jeune lycéen.
En effet, assurés de la passivité des passants et de la peur des autres, les «truands» rôdent en toute quiétude autour des établissements scolaires. Des jeunes, à l’avenir incertain, se mettent dans la peau des hommes de la Cosa Nostra sicilienne. Tout comme dans les films hollywoodiens, ces derniers ne trouvent rien de mieux à faire pour s’affirmer que de stationner devant les portails des établissements scolaires et traquer tout le long de la journée, écolières et lycéennes. Nulle fille n’échappe aux invectives de ces jeunes sans objectifs ni avenir. La ville d’Oran n’est pas un havre de paix. Des dizaines de jeunes, victimes de la misère, ont transformé leurs cités en propriétés privées.
«On ne peut s’aventurer dans certains quartiers sans courir le risque d’être agressé par un groupe de clochards structuré» s’indigne-t-on. Ces gangs semblent organisés. Chacun a son plan d’attaque et de défense.
Il ne faut surtout pas se mettre en travers au risque de payer de sa vie, tant l’usage de l’arme blanche est banalisé.
Ait Ouakli WAHIB