Des entreprises algériennes déplorent un manque criant de certains profils d’employés

Des entreprises algériennes déplorent un manque criant de certains profils d’employés

Même de qualité, les cursus universitaires seuls s’avèrent insuffisants pour s’intégrer de façon efficace dans le monde professionnel. Les plans de formation, de formation continue et de reconversion sont devenus vitaux pour les entreprises.

 Les employeurs ont de plus en plus de difficultés à trouver le profil adéquat aux besoins de leurs entreprises. C’est pour cette raison qu’ils créent leurs propres centres de formation.

Ces préoccupations ont été exprimées aujourd’hui lors de la 4ème édition du Salon national de la formation continue et par apprentissage organisé par l’Agence de communication 3C et qui se tiendra jusqu’au 8 février 2017 au Palais de la Culture, Moufdi-Zakaria, à Alger.

Des responsables de la formation au sein de Sonelgaz et de l’Etablissement national de la navigation aérienne ont organisé une conférence de presse pour souligner que les personnes issues du cursus de formation professionnelle et de l’université doivent subir des formations complémentaires avant d’être opérationnels.

Un manque flagrant de techniciens de maîtrise est constaté à Sonelgaz, selon le directeur de l’Institut de formation en électricité et gaz de l’entreprise, Djebar M’hidi. Ce sont pas moins de 2.500 stagiaires qui sont pris en charge en 2016 pour leur perfectionnement ou pour des formations d’intégration pour les nouvelles recrues.

Ce responsable a souligné que l’entreprise ne peut pas recruter un universitaire dans le domaine technique sans passer par la formation continue car c’est une exigence de sécurité pour l’employé, le client et le matériel. Ce n’est que suite à ces formations que les candidats sont recrutés, a-t-il expliqué.

M. Djebar a précisé que « ces formations portent sur le management et sur le domaine technique pour répondre aux besoins de Sonelgaz qui forme aussi tous les agents de ses sous-traitants dans le domaine du gaz et de l’électricité, de l’informatique ou autres disciplines encore ». « Nous formons aussi des employés dans le domaine des énergies nouvelles car dans les cinq prochaines années, il y aura de nouvelles centrales » qu’il faudra gérer, a-t-il ajouté.

Toutes les autres entreprises du secteur économique ont besoin de former leur personnel notamment dans le domaine technique afin de parfaire les connaissances acquises après l’obtention de leurs diplômes, ont souligné d’autres intervenants.

 

La nécessaire formation continue dans certaines professions

La directrice du Centre de qualification et de recyclage de l’Etablissement national de la navigation aérienne (CQRENA) a souligné elle aussi que « les ingénieurs et les techniciens supérieurs subissent de nombreuses formations dans le domaine de l’aéronautique car il y a des équipements de surveillance de pointe dont le fonctionnement nécessite un personnel qualifié selon les recommandations de l’Organisation internationale de l’aviation civile ». « 450 les contrôleurs aériens et des techniciens, tous des nouvelles recrues, subissent des formations au centre de qualification », a-t-elle précisé.

Toujours en ce qui concerne la formation dans les grands domaines du développement économique, le directeur général de l’Ecole supérieure algérienne des affaires, Patrick Michelitti, a souligné que cette institution est engagée dans la formation continue à travers des MBA et des masters spécialisés en management de télécoms, sur la supplay chain (approvisionnement), le transport et la logistique ou encore le marketing digital et le e-commerce. « Ce sont tous des secteurs de pointe tout comme ceux des industries pharmaceutique et des services », a-t-il indiqué.

Dans le domaine du bâtiment, le responsable de Kit Construction a expliqué que cette entreprise a signé un accord avec les promoteurs immobiliers pour former 500 agents spécialisés dans l’entretien des parties collectives des bâtiments « pour se charger de l’entretien des cités et d’empêcher leur dégradation continue ».

 

« Certains profils restent très rares »

Il y a quelques jours, Nassima El Hamel, directrice des ressources humaines à Icosnet, avait relevé qu’il est difficile de trouver les profils spécifiques pour les besoins de recrutement, d’où le recours après admission des candidats, à l’élaboration d’un Plan d’intégration accompagné d’une formation en interne et, pour combler le gap, à l’établissement de formations à la carte auprès des écoles de formation habilitées.

Mohammed Berkane, responsable du point Formation à l’Académie Renault avait dit que son entreprise peine à satisfaire ses besoins en métiers de la carrosserie, incontournables dans le développement interne ajoutant qu’ faut assurer la reconversion après le recrutement des diplômés.

Même Salima Mansour, directrice marketing et développement commercial à l’Institut de management stratégique et d’Intelligence Economique (Imsie) avait pointé du doigt le manque de formation pratique des diplômés de l’université, essentiellement dans les spécialités de la gestion.