Le lundi 21 août, la Radio algérienne a diffusé une information selon laquelle « l’Algérie interdit le survol de son territoire aux avions militaires français » pour mener une opération au Niger. Le lendemain, soit le mardi 22 août, L’État-major des armées françaises la réfute sur les colonnes du Figaro et à travers la chaîne France 24.
Ce démenti, que plusieurs observateurs ont qualifié de « timide » et qu’ils estiment ne répondant pas aux traditions de la diplomatie française sur ce genre d’affaires, a laissé planer un sérieux doute quant à la sincérité de la conviction de ses auteurs.
? À LIRE AUSSI : L’Algérie interdit aux avions militaires français le survol de son territoire
À ce propos, des experts algériens intervenant ce mercredi sur les ondes de la radio Ifrikya FM, ont confirmé, chiffres à l’appui, que « la France a bel et bien demandé à l’Algérie une autorisation de survol de son espace aérien », pour mener une intervention militaire au Niger.
Pourquoi la France porte-t-elle un intérêt si grand au Niger ?
Le premier intervenant fut le docteur Ahmed Bensaada, l’auteur de l’essai sur le Printemps arabe « Arabesque américaine ». Celui-ci a confirmé qu’en dépit du démenti de l’État-Major des armées, la France a bel et bien demandé à l’Algérie une autorisation de survol de son espace aérien en vue d’une intervention militaire contre le Niger.
Ensuite, l’analyste et expert dans les questions géopolitiques précisera que la demande française concernait « exactement » 4 avions de combat et 1 avion ravitailleur. Une demande qui, selon le chercheur, atteste « qu’il était bien question d’une attaque militaire contre ce pays voisin. »
? À LIRE AUSSI : Tebboune envoie Attaf en mission dans 3 pays de la CEDEAO
S’agissant de la raison pour laquelle la France manifeste un si vif intérêt pour ce qui se passe au Niger, A. Bensaada expliquera que ce pays « fournit 30 % de son uranium pour faire tourner les centrales nucléaires françaises qui produisent 70 % de l’électricité en France. » Dans le même temps, ajoutera-t-il, l’électrification au Niger ne dépasse pas les 17 %.
? À LIRE AUSSI : Le chef d’AQMI, Abou Obeida al-Annabi, appelle au combat en Algérie
En conclusion, l’expert n’a pas manqué d’alerter contre le risque terroriste que fait courir la destruction du Niger, avec notamment la présence de l’AQMI dans le Nord et de Boko haram dans le sud du pays. « En détruisant ce pays, non seulement on va encore l’enfoncer dans la pauvreté, avec son lot de réfugiés, mais aussi faire le jeu des terroristes », avertit-il.