Ils n’ont pas trouvé de difficultés pour s’offrir une place de choix dans les partis majoritaires qui se partagent les portefeuilles au sein du gouvernement.
Ils n’agissent plus dans l’ombre. Les hommes d’affaires affichent publiquement leur intrusion dans la politique. Si cette relation a été discrète par le passé, cela ne sera plus le cas désormais. De grosses pointures du monde des affaires partent à la conquête du pouvoir. Ils sont nombreux à participer au rendez-vous électoral du 4 mai prochain. Une première dans les annales politiques du pays. Certes, leur rapport avec la politique ne date pas d’aujourd’hui, mais cette fois-ci les patrons se portent eux-même candidats. L’effet Donald Trump semble avoir motivé nos richissimes à franchir, sans gêne, le monde de la politique. Et pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable? Des industriels, des promoteurs et des noms connus dans la sphère du business s’invitent dans l’arène de la bataille politique. Les exemples se multiplient pour ne citer que les plus connus.
C’est le cas de l’homme d’affaire Tayeb Ezraïmi, patron du groupe SIM (Semoulerie industrielle de la Mitidja) qui est tête de liste du RND à Blida, Smaïl Benhamadi patron du groupe Condor qui est à la tête de liste du RND à Bordj Bou Arréridj. Le frère aîné du patron du FCE, Ali Haddad, Mohand Haddad, est classé en seconde position dans les listes du FLN à Tizi Ouzou ainsi que le patron du fromage berbère, M. Djaâdi porté deuxième dans la liste du FLN à Blida. On parle également de la fille du patron Djillali Mehri qui est éventuellement candidate et de la nièce du patron du groupe Cevital qui conduit la liste du parti Tajamoue Amal El-Djazair TAJ à Tunis. Les hommes d’affaires sont pratiquement présents dans toutes les listes de candidatures des partis.
ces derniers n’ont pas trouvé de difficultés pour s’offrir une place de choix dans les partis majoritaires qui se partagent les portefeuilles au sein du gouvernement. Les partis politiques ont tous joué la carte en ouvrant les grandes portes aux manias de l’argent. Sachant qu’il s’agit d’une carte gagnante, les partis ont même sacrifié des cadres pour laisser place aux détenteurs du fric. Cette méthode n’est plus une référence du FLN à lui seul. Le RND s’est aussi bien servi. Dans son communiqué publié récemment, la direction indique sept représentants du monde économique qui ont été portés en tête de liste. Ainsi, la liste des businessmen s’élargit davantage durant cette élection. Le cas de Mohamed Djemai et de Baha Eddine Tliba se multiplient. «Les petits investisseurs et les opérateurs se sont manifestés en force au FLN», confie un cadre du parti.
«Les listes concoctées au niveau des structures locales ont vu l’entrée des personnes qui n’ont aucun lien avec le parti, mais plutôt avec le fric», déplore notre interlocuteur en accusant les structures locales de n’avoir pas respecté les orientations de Ould Abbès. L’argent reste une carte incontournable dans toute élection. Si les partis majoritaires qui disposent des moyens financiers ont recouru aux hommes d’affaires, les petits partis n’avaient pas d’autres choix. Pour financer leur campagne électorale, les petits partis ont mis leur liste à la disposition de ceux qui offrent le plus. Les listes électorales ont fait l’objet d’un business juteux allant jusqu’à débourser une fortune estimée à des centaines de millions pour se placer en tête de liste. Ce qui démontre que le discours politique hostile à l’argent développé par certains chefs politiques n’est qu’un slogan. L’argent et la politique font bon ménage désormais. D’ailleurs, l’intérêt affiché par les hommes d’affaires à cette élection est la preuve que l’oligarchie est en quête sérieusement du pouvoir. La huitième législature assistera donc à des confrontations violentes entre les représentants des peuples et ceux du monde des affaires. Attendons pour voir!