Impliqué dans un trafic de migrants, un employé du port d’Alger a été condamné à cinq ans de prison ferme, dimanche, par le tribunal de Dar el Beida. Il organisait des départs clandestins, en cachant des personnes dans des conteneurs vides.
Selon l’arabophone Ennahar, l’affaire remonte au 17 mai 2024, lorsque les autorités portuaires ont découvert la présence de quatre personnes dans un conteneur à bord du navire commercial « Djanet », qui s’apprêtait alors à quitter le port d’Alger.
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Un agent du port d’Alger condamné pour avoir caché des harraga dans des conteneurs
Les investigations ont rapidement révélé l’implication d’un réseau organisé qui exploitait les installations portuaires. En effet, les enquêteurs ont découvert que les conteneurs utilisés avaient été spécialement aménagés pour permettre à ces migrants de supporter le voyage dans des conditions extrêmes.
L’accusé principal dans cette affaire occupait un poste clé dans la direction de la manutention du port d’Alger. Il exploitait sa position et sa connaissance des procédures pour faciliter ces départs illégaux en cachant les migrants dans des conteneurs vides avant leur chargement. Le réseau de trafic de migrants fournissait de la nourriture et de l’eau aux candidats à l’immigration clandestine, ce qui suggère une connaissance poussée des opérations portuaires.
Par ailleurs, l’avancement de l’enquête a mis en avant le profil de l’accusé principal : connu des services judiciaires, il avait déjà été condamné à cinq ans de prison en 2013 pour les mêmes motifs, avant d’être réembauché au port d’Alger et de récidiver peu après son affectation au service de manutention.
L’accusé principal condamné à cinq ans de prison ferme
Par ailleurs, l’analyse profonde du téléphone portable de l’accusé et la découverte de plusieurs appels et messages avec les migrants interceptés ont permis d’établir clairement sa culpabilité. Lors de son audience, W.M. avait nié son implication dans cette affaire pour, au final, avouer connaître l’un des migrants, qui lui avait demandé de l’aider à quitter le pays illégalement.
Bien que le frère de l’accusé ait été soupçonné d’avoir participé à l’organisation de ces départs clandestins, l’enquête n’a pas permis de réunir suffisamment de preuves pour l’inculper.
Le procureur de la République a réclamé une peine de dix ans de prison et une amende d’un million de dinars. Cependant, le tribunal a finalement prononcé une peine de cinq ans de prison, identique à sa première condamnation.
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