Les feux de forêt ne cessent de gagner en ampleur, en nombre et en importance de dégâts ces derniers jours dans la wilaya de Tizi Ouzou qui a vécu, mardi dernier, sa pire journée depuis le triste épisode de juillet 2017, où l’on avait enregistré des victimes.
Selon un nouveau bilan de situation établi, hier matin, par la Protection civile, 51 départs de feu ont été enregistrés durant la seule journée de mardi sur le territoire de la wilaya. Dans son document, la direction de la Protection civile rassure quant à l’extinction de tous ces feux. Elle explique, toutefois, que 18 parmi ces “importants” incendies ont fini par être maîtrisés, mais après avoir causé de gros dégâts.
Au total, 127 hectares de couvert végétal ont été dévorés par les flammes en seulement 24 heures, a souligné la Protection civile tout en précisant qu’il s’agit de 70 ha de broussailles, 35 autres de maquis et 22 de forêts. Avec ces 127 hectares supplémentaires de brûlés, la superficie totale touchée par les incendies de forêt dépasserait largement les 300 ha, puisque rien que dimanche dernier, la Protection civile avait fait état de 90 ha de végétation ravagés.
Lundi a eu également son lot d’hectares brûlés, puisque la Protection civile, même si elle n’a pas présenté un bilan exhaustif des pertes, fait état de 45 départs de feu, dont 18 qualifiés d’importants. Comme à chaque incendie, l’arboriculture a encore connu un coup dur mardi dans la wilaya de Tizi Ouzou puisque, dans son bilan, la Protection civile fait état de la destruction de pas moins de 1 500 arbres fruitiers dont des oliviers. La destruction de 600 autres arbres ont été déjà signalés dimanche dernier.
Concernant la cartographie de ces incendies, la Pprotection civile a expliqué que ce sont quinze communes qui ont été touchées dans la journée de mardi. Il s’agit de Tigzirt, de Bouzeguène, de Beni Aïssi, de Beni Douala, de Tizi Gheniff, de Tizi Ouzou, des Ouadhias, d’Illilten, de Tirmitine, de Yakourène, d’Aït Toudert, d’Aït Yahia, d’Ath Yenni, d’Irdjen et de Boghni. De nombreuses autres communes avaient déjà été touchées au début de la semaine. Au total, ce sont plus de la moitié des 67 communes, que compte la wilaya, qui sont ainsi touchées par des incendies ces deux dernières semaines.
Les plus importants ont touché, notamment, Tigzirt et Bouzeguène où des habitants qui étaient carrément menacés, n’ont dû leur salut qu’au courage des soldats du feu. Dans la région de Makouda, des poulaillers ont été détruits par les flammes et aussi et surtout la région de Boghni où la Protection civile a été contrainte mardi, en fin de journée, de recourir aux moyens aériens pour pouvoir maîtriser un des pires incendies enregistrés jusque-là.
“Deux hélicoptères bombardiers d’eau de l’unité aérienne de la Protection civile sont mobilisés en renfort au-dessus du feu du parc national deTala Guilef dans la commune de Boghni, en plus des moyens terrestres mobilisés, à savoir la colonne mobile de Tizi Ouzou, les moyens des unités des Ouadhias et de Draâ El-Mizan ainsi que les moyens de la Conservation des forêts”, a expliqué la direction de wilaya de la Protection civile dans son communiqué rendu public hier. À noter que c’est la première fois que la Protection civile mobilise des moyens aériens dans le cadre de l’extinction de feux dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Durant l’été 2017, une vive polémique avait éclaté quant au non-recours aux moyens aériens, alors que la quasi-totalité du territoire de la wilaya était réduit en cendres et que la situation a été telle qu’il y avait même eu mort d’homme à Aït Yahia Moussa, localité la plus touchée à l’époque. Devant l’indignation de la population qui se demandait pourquoi l’État ne s’était pas doté de canadairs, la Protection civile avait expliqué qu’il était impossible d’utiliser ce type d’appareils en zone d’habitation en raison du poids destructeur des eaux lâchées.
Samir LESLOUS