Les premiers échos des listes de candidature que certaines indiscrétions font remonter à la surface, font état d’une présence remarquée d’hommes d’affaires sur les listes des partis au pouvoir.
Les dernières retouches aux listes de candidatures pour les prochaines élections législatives sont portées au niveau des Etats-majors des partis qui ont annoncé leur participation au scrutin. Hier, le FLN a ouvert le bal en réceptionnant en son siège les listes consolidées par la base et devant avoir «la bénédiction» de la direction nationale du parti. Les autres formations politiques s’attellent de leur côté, à finaliser les préparatifs, tout en essayant de passer le cap avec un minimum de dégâts.
En effet, et ça se fait déjà sentir un peu partout, beaucoup de cadres écartés de la candidature ne se gênent pas à montrer leur mécontentement à l’interne.
Au FLN, au RND comme dans les états-majors des partis proches du pouvoir la bousculade autour des listes est telle que, forcément, les dissensions commencent à se faire jour. Mais pour l’heure, disent des sources proches de ces Etats-majors, tout le monde espère finir sur les Starting bloc, d’où l’étrange calme qui caractérise la scène politico-médiatique.
Il reste cependant que les premiers échos de ces listes que certaines indiscrétions font remonter à la surface, font état d’une présence remarquée d’hommes d’affaires sur les listes des partis au pouvoir. Il en est même qui conduisent des listes, marquant en quelque sorte, une rupture avec le discours des directions de ces partis qui juraient de faire la chasse aux puissances de l’argent.
Les mauvaises langues et surtout les candidats à la candidature déçus, n’hésiteront pas à sortir leur artillerie pour discréditer l’opération de confection des listes, arguant la contradiction entre l’acte et la parole au niveau des Etats-majors des partis au pouvoir.
Il faut dire à la décharge du FLN, du RND, de TAJ et du MPA, qu’il n’est pas concevable d’organiser une campagne électorale digne de ce nom, si l’argent venait à manquer. L’apport financier étant incontournable, les partis de Ould Abbbes, Ouyahia, Ghoul et Benyounes, tentent donc de «couper la poire en deux» en dosant leurs listes d’hommes d’affaires susceptible d’assurer le financement de leurs campagnes, tout en faisant attention à l’origine de la fortune.
En effet, des hommes d’affaires compétents honnêtes patriotes et versés dans l’action politique, il en existe et ce sont ceux-là, affirme-t-on, dans les Etats-majors qui porteront le massage des partis.
Il est entendu que le «saupoudrage» de la sphère d’affaires poursuit l’objectif premier de se donner toutes les chances de placer un maximum de députés à l’APN, mais il est clair également que cette approche annonce certainement une mutation de la pensée politique dominante en Algérie. En fait, il semble que la fonction politique en Algérie devra, dans le futur, compter avec des hommes affaires, à la condition, bien entendu, que les futurs députés donnent l’exemple.
Il faut dire qu’à quelques rares exceptions, l’argent et la politique ne font pas bons ménages et les députés-hommes d’affaires n’ont pas bonne presse. Le grand défi des partis est de faire évoluer cette image qu’a l’Algérien de la relation entre l’argent et la politique.