Djamel Benlmari a remis en cause le nationalisme de certains binationaux. Cela a suscité la réaction des deux ex-internationaux, Nasser Bouiche et Nordine Kourichi, ainsi que l’ex-sélectionneur national Nasser Sendjak. Ces derniers, ont fustigé l’ancien défenseur des Verts.
Il y a une semaine, Djamel Benlamri a fait des déclarations fracassantes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a révélé la raison principale de l’élimination de l’équipe d’Algérie de la Coupe du Monde-2022 face au Cameroun. « Dieu nous a punis car il y avait une mauvaise foie au sein de la sélection. Voilà ce qui arrive lorsqu’on fait appel à des joueurs qui ne connaissent même pas Kassaman », a-t-il lâché.
Pour le moment, aucun joueur binational, qui était présent face au Cameroun, n’a répondu à Benlamri. Mais les deux anciens internationaux, Nasser Bouiche et Nordine Kourichi, ainsi que l’ancien sélectionneur national, Nasser Sendjak, ont pris la parole pour fustiger l’enfant d’El-Harrach.
« Une déclaration maladroite »
Dans une déclaration accordée au journal français « Le Monde », Nasser Bouiche (42 sélection de 1981 à 1986), reproche à Djamel Benlamri une maladresse dans ses propos. « « Cela peut flatter la fibre patriotique, faire plaisir à certaines personnes qui estiment qu’il n’y a pas assez de locaux dans la sélection, mais ce n’est pas une réflexion très mature. Djamel Benlamri est maladroit de s’attaquer à des joueurs qui ont été ses coéquipiers », et d’ajouter : « L’Algérie ne peut pas se priver des binationaux, et cela va encore durer ».
Les propos de Benlmari ont déplu l’ancien roc des Verts, Nordine Kourichi. « Depuis quand connaître l’hymne national fait-il gagner des matches ? Les binationaux sont autant impliqués que les locaux, car même s’ils sont nés en France, l’Algérie est le pays de leurs parents, ils y sont attachés, ce qui était mon cas à l’époque. J’ai vu, quand j’étais dans le staff de la sélection, beaucoup de binationaux, et tous avaient un comportement très professionnel et respectueux. Benlamri oublie surtout un point essentiel : celui de leur apport sportif », dira-t-il.
Celui qui était l’adjoint de Vahid Halilhodzic en équipe d’Algérie ajoute : « Plutôt que de s’en prendre aux binationaux, Djamel Benlamri devrait plutôt demander à la fédération algérienne et aux clubs pourquoi, dans un pays avec un si fort potentiel, on délaisse autant les jeunes et la formation ? Et pourquoi le niveau du championnat local est aussi moyen ? Parce que former des joueurs, cela prend du temps, ça coûte cher, et les clubs n’ont pas envie de faire cet investissement ».
« Sans les binationaux, l’Algérie aurait une sélection moyenne », selon Sendjak
Selon l’ancien sélectionneur national, Nasser Sendjak, l’équipe d’Algérie serait moyenne sans les binationaux. C’est grâce aux joueurs issus d’une bonne formation en France que l’EN avait remporté la CAN-2019 en Égypte. « Je connais Djamel Benlamri, qui est un garçon charmant, mais il a tout faux : sans les binationaux, dont les performances sont jugées sans complaisance, l’Algérie aurait une sélection plus que moyenne. Elle n’aurait sans doute pas remporté la CAN 2019 et ne se qualifierait pas souvent pour cette compétition ou la Coupe du monde », a-t-il affirmé.
Et d’enchainer : « Il y a en Algérie des gens qui sont restés bloqués sur la génération qui avait battu la RFA lors du Mondial 1982, avec Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, Ali Fergani ou Salah Assad, formés au pays. Mais à l’époque, il y avait une vraie politique de formation en Algérie ».