Des juristes favorables à retirer la nationalité à Sansal

Des juristes favorables à retirer la nationalité à Sansal

Après la vive polémique suscitée par sa rubrique parue dans le journal français, Le Monde, des juristes affirment qu’il n’est point exclu de voir l’écrivain Boualem Sansal, déchu de sa nationalité pour deux erreurs jugées très graves.

La première étant de s’être rendu en Israël dans une démarche en faveur de la normalisation culturelle avec l’Etat sioniste – contrairement à l’orientation générale de la politique de l’Etat algérien refusant toute normalisation- ainsi que la comparaison de l’attentat terroriste de Nice en France à la Bataille d’Alger.

Pour l’avocat et enseignant de Droit à l’université d’Alger, Brahim Bahlouli, bien que Bouamel Sansal ne représente que lui-même mais il aurait commis deux crimes pour avoir fait le déplacement dans un premier temps en Israël afin de participer à un festival de littérature et à un débat avec des écrivains juifs sur le dialogue des cultures, sachant que les autorités algériennes interdisent la normalisation avec Israël. Pour preuve, les représentants algériens boudent toutes manifestations, rencontres officielles auxquelles prennent part des israéliens.

De l’avis du Me Bahlouli, il appartient à l’Etat algérien de prendre une position  franche à l’encontre de toute personnalité nationale s’autorisant de se rendre en Israël dans un cadre de sympathie envers ses institutions officielles, estimant que ce type d’attitudes constitue une provocation au peuple algérien, une atteinte à l’Etat et une violation flagrante de la politique générale du pays.

Le juriste ajoute que cela pourrait être jugé comme grande trahison qui est passible d’une condamnation  à perpétuité ou condamnation à mort  ainsi que d’une déchéance de nationalité.

Bahlouli juge la dernière tribune de Sansal, vivement décriée, une atteinte à la souveraineté nationale et aux symboles de la République.

De son côté, Dr. Souilah Boudjemaâ, expert en droit, a appelé les pouvoirs publics à prendre des mesures décisives à l’encontre de toute personne se permettant de porter atteinte aux symboles de la Révolution nationale et aux valeurs du peuple.

Selon lui, les poursuites judiciaires et le retrait de nationalité sont des moyens efficaces afin de ne plus laisser personne jouer des valeurs nationales.

Pour sa part, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH) a affirmé que la tribune de Boualem Sansal exprimait une sympathie évidente avec la France et Israël en qualifiant de « trahison » le fait de comparaître l’attentat terroriste de Nice à la Révolution algérienne.

Ksentini plaide à ce que Sansal soit déchu de sa nationalité, estimant que les procédures juridiques seront faciles du fait que ce dernier détient une autre nationalité.