Si le remaniement du gouvernement opéré par le président Bouteflika était attendu, surtout depuis que Louisa Hanoune avait balancé sa phrase assassine « 30 % des ministres sont des corrompus », en revanche son annonce jeudi a pris tout le monde de court.
La ministre du tourisme inaugurait le SITEV, au siège de la SAFEX à Alger quand l’information est tombée. Et c’est un de ses conseillers qui est allé lui susurrer au creux de l’oreille la mauvaise nouvelle.
Pareil pour Mme Dalila Boudjemaâ, de l’environnement, qui était en visite de travail à la wilaya de Béjaia au moment où les réseau sociaux s’emballaient déjà. Plus cocasse est la situation du ministre des sports Tahmi, qui était en pleine séance de questions orales à l’Assemblée pour s’expliquer sur l’échec de l’Algérie à organiser la coupe d’Afrique quand on lui annonce la nouvelle.
Curieusement Mohamed Tahmi, ne donnait pas l’impression d’être démonté. Peut-être qu’il s’attendait. Il est vrai que le Dr Tahmi, qui a hâte de retrouver le bloc opératoire (il est spécialiste de la chirurgie cardiaque) avait déposé à trois reprises sa démission. Refusée bien sûr, car avec Bouteflika on ne démissionne pas.
Les observateurs ont eu leur part de surprise aussi. Au ministère de l’Intérieur, ils s’attendaient à voir Abdelkader Ouali (qui connait bien la maison) ou le général-major Abdelghani Hamel ou encore Abdelmadjid Tebboune. Mais personne n’aurait misé un dinar dévalué sur Nouredine Bedoui, petit wali de province, qui succède à des ténors comme M’hamed Zerhouni, Dahou Ould Kablia et un degré moindre Tayeb Bélaiz.
Conclusion unanime de tous observateurs politiques de la scène algérienne, Sellal ne voulait pas d’un homme fort au ministère de l’intérieur. Ce sera en fait lui qui va gérer ce ministère.
Autre surprise, la mention de « ministre d’État » a disparu du communiqué officiel, alors que jusque-là, les ministères dit régaliens étaient aussi ministres d’État, en l’occurrence l’Intérieur, la Justice, les affaires étrangères.
Enfin, il est à noter que les nouveaux ministres ont eu droit à une attention particulière, contrairement aux partants, puisque c’est le Premier ministre qui les a appelé un à un pour leur annoncer la bonne nouvelle.