Des ministres submergés et des secteurs au ralenti

Des ministres submergés et des secteurs au ralenti

La défaillance dans la gestion de quelques secteurs par des membres du gouvernement n’est pas un constat nouveau, mais gérer en même temps deux portefeuilles ministériels est vraiment loin d’assurer un bon fonctionnement de divers dossiers.

Depuis le 24 mai dernier, six ministères fonctionnent par une gestion intérimaire. Cette situation née au lendemain de l’élection des membres de l’Exécutif à la nouvelle Assemblée populaire nationale, pourra peser lourd sur la gestion des affaires de quelques secteurs.

Le Président Bouteflika a mis fin aux fonctions des ministres élus députés et a décidé de faire assurer l’intérim des ministères concernés par d’autres membres du gouvernement.

Cependant, les ministres qui assurent l’intérim se retrouvent à gérer des dossiers dont ils n’ont pas tous les éléments, notamment les secteurs qui connaissent des perturbations, à l’instar de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique alors que pour d’autres qui ont déjà de lourds secteurs comme le cas de l’Energie et des Mines, sont dépassés et ne peuvent même pas assurer l’intérim.

La défaillance dans la gestion de quelques secteurs par des membres du gouvernement n’est pas un constat nouveau, mais gérer en même temps deux portefeuilles ministériels est vraiment loin d’assurer un bon fonctionnement de divers dossiers même si pour le Premier ministre, Ahmed Ouyahia le retard enregistré dans la nomination du gouvernement n’a pas d’influence sur le fonctionnement des institutions de l’Etat.

Il est à rappeler que Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, gère aussi le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Noureddine Moussa, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, pour le ministère des Travaux publics, Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, pour le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication et Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, pour le ministère des Transports.

Ce dernier s’est retrouvé en train d’assurer aussi l’intérim du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication lors de la 16e session du Conseil ministériel des TIC tenu à Oran, il y a une semaine car Youcef Yousfi était occupé par une activité à l’extérieur du pays dans le cadre du Forum mondial sur le gaz.

Côté organique, l’Algérie a été élue à la présidence du Conseil des ministres des TIC jusqu’en juin 2014, donc on ne sait pas si c’est M. Sellal qui va assurer cette fonction, ou bien, M.Yousfi ou quelqu’un d’autre. Pour Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’intérim du ministère de l’Enseignement supérieur, il s’est trouvé au lendemain de cette décision du chef de l’Etat en train de gérer le massacre de l’Université de Telemcen qui a vu la mort de 8 étudiants.

D’autre part, M. Djiar a présidé hier la conférence nationale des universités. Il s’agit de sa première réunion pour évaluer l’année universitaire et lancer la préparation de la prochaine saison. Ainsi, il aura à réunir les présidents des universités en plus des directeurs des œuvres universitaires.

Des réunions qui interviennent au moment où la cour d’Alger a reporté la session de la prononciation du verdict concernant 22 affaires de directeurs de cités universitaires en plus de la correspondance adressée par le ministère des Finances à l’Office national des œuvres universitaires pour tenir son conseil d’orientation.

Il est à souligner que là, il s’agit juste de deux cas sans parler du ministre de la Santé qui fait face «à la mafia du médicament», donc on se demande comment il peut gérer aussi le secteur du Travail, de la Sécurité sociale et et de l’emploi ? Et encore plus de responsabilités pour le ministre de l’Intérieur ?

Deux ministres qui n’ont toujours pas assuré une activité de leur deuxième portefeuille ministériel, du moins les activités médiatisées. Enfin, c’est vrai qu’un ministre ne travaille pas seul dans un ministère, car il y a le SG, les conseillers et les collaborateurs mais la première responsabilité revient au membre du gouvernement.

Nacera Chennafi