Des centaines de personnes ont pris part samedi à Tizi Ouzou au rassemblement suivi d’un déjeuner collectif auquel un appel a été lancé par des citoyens pour dénoncer “la persécution des non-jeûneurs” le “piétinement des valeurs de tolérance et de cohabitation harmonieuse de toutes les opinions et confessions, qui ont cours en Kabylie depuis la nuit des temps”.
La majorité étaient des militants du MAK
En effet, c’est aux environs de 11 heures que le carrefour Matoub Lounes, faisant face aux sièges de la Cour de justice et de la sûreté de wilaya, que des jeunes et non moins jeunes, pour la majorité des militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), puisqu’ils brandissaient des banderoles de cette organisation, se sont regroupés au niveau de la placette de l’olivier pour rompre le jeûne sous les regards des passants, des caméras et flash de journalistes locaux, nationaux et étrangers.
Puis place à des prises de paroles notamment par le premier signataire de l’appel à cette action, qui se veut contre l’”inquisition des non-jeûneurs” en Kabylie. Ait Chebib, puisqu’il s’agit de lui, a appelé au respect des confessions et de la liberté du culte en Algérie sans manquer de réitérer les revendications du MAK notamment “la laïcité”.
D’autres militants et sympathisants se sont succédés devant la foule, dont certains cassaient parallèlement la croute et consommaient des boissons, pour dénoncer “la provocation de non-jeûneurs œuvre de certains membres zélés des services de sécurité et des salafistes”.
Des manifestants ont consommé de l’alcool
Certains des manifestants ont même consommé de l’alcool sur les lieux alors que d’autres n’ont pas voulu prendre part à l’action de manger collectivement et en public bien qu’ils n’observent pas le carême. Mais ils ont tenu à marquer leur solidarité avec les initiateurs du rassemblement qui a également drainé beaucoup de curieux.
Ce n’est que peu après 12 heures que le rassemblement a pris fin et la foule s’est dispersée dans le calme sous le regard vigilant et discret des policiers en civil déployés en nombre considérable aux alentours des lieux.
