Un cycle de formation sur « l’analyse du renseignement opérationnel » a débuté hier à Alger au profit d’une trentaine d’officiers supérieurs issus des services de renseignements des pays sahélo-sahariens en vue de renforcer les capacités des Etats membres de l’Union Africaine (UA) en matière de lutte antiterroriste.
Outre l’Algérie, cette formation a concerné les officiers de douze pays sahélo-sahariens invités à cette session. Ils sont, ainsi, venus de la Côte-d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, de la Libye, du Burkina Faso, du Tchad, du Cameroun, du Kenya et de la Somalie, en plus du Centre conjoint de renseignement et de fusion de la région des Grands Lacs (JlFC).
La formation est initiée par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) en coopération avec la police allemande (Bundeskriminlamt/BKA).
Cinquième du genre, et prévue sur neuf jours, la formation constitue pour la commission de l’UA et le gouvernement allemand, engagé aux côtés du CAERT, par l’entremise de la police allemande, « une autre étape importante dans leurs efforts conjoints visant à renforcer les capacités des Etats africains de lutte antiterroriste », a indiqué le chef de l’Unité base de données et documentation auprès du CAERT, Ameur Dahmani, à l’ouverture de ces assises.
Après avoir loué les efforts consentis dans le cadre du processus de Nouakchott, M. Dahmani a rappelé que le terrorisme et le crime organisé continuent de « représenter des menaces réelles à la paix et à la sécurité dans le continent, surtout dans la région sahélo-saharienne ».
« Des événements en cours au Sahel et à l’étranger, tels que l’infiltration des éléments terroristes dans les communautés, celles frontalières notamment, nous interpellent sur la nécessité urgente d’approfondir et d’élargir notre système de collecte de renseignements », a ajouté le représentant du directeur du CAERT.
Le même responsable a saisi cette occasion pour évoquer les conséquences de la crise en Libye sur la région. Cette crise, a-t-il dit, « continue de hanter notre région.
Des groupes terroristes, de près ou de loin, semblent se livrer à des activités coordonnées, causant des centaines de victimes parmi les personnels de sécurité et la population civile », a-t-il encore ajouté.
La cérémonie d’ouverture de cette formation, qui se tient du 8 au 16 décembre, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur d’Allemagne à Alger, Lingenthal Gotz, et des représentants du corps diplomatique de onze pays sahélo-sahariens accrédités à Alger.
Dans son allocution, M. Gotz a évoqué les attentats ayant secoué récemment de nombreuses capitales dans le monde, dont celui de Paris, Beyrouth et Bamako. Il s’agit, selon l’ambassadeur allemand, d’« un phénomène mondial qui nécessite une coopération internationale à laquelle il faudrait associer l’Afrique et surtout le Sahel », a-t-il souligné.
Il a en outre noté que l’Allemagne a apporté son soutien au CAERT depuis 2006 pour une lutte efficace contre le terrorisme, et ce à travers des formations dispensées par le BKA.
Cette formation s’inscrit dans le cadre des efforts du CAERT visant à renforcer les capacités des Etats membres dans la lutte contre le terrorisme. Elle est destinée essentiellement aux Etats impliqués dans le processus de Nouakchott et celui de Djibouti, à la suite d’une demande expresse des chefs des services de renseignement et de sécurité desdits processus d’une part, et d’un besoin identifié par le CAERT lors des missions d’évaluation menées dans ces Etats d’autre part.