Des pâtisseries infectées par des bactéries fécales, des merguez avariés, des noix moisies et bien d’autres produits infectés sur les étalages des commerces, exposant la vie des gens à des risques mortels.
Le bilan du ministère du Commerce donne la nausée : sur 10 509 prélèvements d’échantillons effectués par les laboratoires du ministère, 1 076 se sont avérés non conformes aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire, soit un taux de non-conformité de 10,23%.
« Les principales non-conformités ont trait à la présence de coliformes et coliformes fécaux dans les pâtisseries, de salmonelle dans les merguez, à la présence de moisissures dans les arachides et les amandes », s’alarment les services d’hygiène et de contrôle du ministère, dans leur rapport du 1er semestre.
La même source évoque également la faiblesse du taux de protéines dans la poudre de lait et le manque d’iode dans le sel alimentaire, ce dernier souvent à l’origine de la maladie de théroïde. « Ce n’est pas nouveau.
Ce genre d’infractions a toujours existé et les gens meurent encore à cause des intoxications alimentaires », commente Djamel, un consommateur irrité par « le laxisme » des autorités face aux contrevenants.
Pour ce citoyen, ce n’est pas une simple fermeture administrative des locaux qui va régler le problème. « La tutelle devrait agir en profondeur car il y va de la vie des citoyens. » Il a proposé, entre autres, la professionnalisation du métier à travers des formations obligatoires pour les commerçants sur les règles d’hygiène et sur le respect de la chaîne de froid.
Il a évoqué par ailleurs le rôle de l’association de protection des consommateurs, qui devrait jouer un rôle déterminant en matière de sensibilisation des citoyens quant aux risques d’acquérir des produits alimentaires périssables et les produits exposés sur la voie publique, notamment les œufs, les produits laitiers ou encore les charcuteries et les viandes.
Pour rappel, l’Algérie enregistre chaque année plus de 500 victimes d’intoxications alimentaires, dont une dizaine de décès. En 2015, 5 560 cas d’intoxication ont été enregistrés, provoquant le décès de 11 personnes, selon les statistiques du ministère du Commerce.
Au total, l’année 2015 a enregistré 708 cas de plus par rapport à 2014. Selon la même source, 78% des cas d’intoxication se sont produits dans des établissements de restauration collective, lors de fêtes ou repas familiaux, alors que les produits les plus incriminés sont les plats variés composés de plusieurs denrées de différente nature et origine animale et végétale, les pâtisseries, les viandes, les pizzas, les œufs et les produits laitiers.
Le non-respect des mesures de salubrité et d’hygiène lors de la préparation, de la conservation, du stockage et de la manipulation des aliments sont à l’origine de ces intoxications, note la même source.