On pourra mesurer toute l’efficacité du dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour que les commerces ne baissent pas rideau et que le rituel du sacrifice du mouton s’accomplisse dans les règles de l’art.
Que la fête commence! Les retardataires, ceux qui ont tablé sur une éventuelle baisse des prix pour acheter leur mouton n’ont plus que quelques heures pour se décider. Pour ceux qui ont déjà réglé cette question il n’ont plus qu’à aiguiser leurs couteaux. Si ce n’est pas déjà fait. Les rémouleurs font tourner leurs «machines» à fond à cette occasion.
C’est une de ces spécialités qui refait son apparition à cette occasion. Il faut reconnaître que l’Aïd el Adha détient cette capacité à agir, à intégrer toute une pléiade de petits métiers (vendeurs de charbon, de barbecues…) dans tout un circuit économique. C’est surtout en ce jour de grande liesse, illuminé par des rires d’enfants qui laissent leur joie éclater que se réconcilient les adultes. Que des différends s’aplanissent ou sont carrément gommés pour ouvrir une nouvelle ère de relations plus sereine entre voisins, collègues ou tout simplement des membres d’une même famille. C’est aussi à cette occasion que les pouvoirs publics sont mis à l’épreuve. Toute une batterie de mesures sont prises et mises en oeuvre pour que le rituel du sacrifice du mouton ne déteigne ni sur l’environnement ni sur la santé des citoyens.
Le mécanisme est en principe efficace. Tout est fait en tout cas pour que la fête ne soit pas perturbée. Un dispositif a été mis en place par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche pour optimiser l’encadrement sanitaire en prévision de l’Aïd el Adha à travers la relance de l’opération «Aïd sans kyste hydatique». A cet effet, la direction des services vétérinaires de ce ministère a défini plusieurs mesures dont la fixation, au préalable, par arrêté de wilaya, des différents lieux de rassemblement et de vente d’animaux, avec la mise en place d’un réseau d’information efficace pour mieux sensibiliser les citoyens. Il était également question d’organiser des émissions radiophoniques et télévisées, en y incluant les radios locales pour assurer une large diffusion des messages de sensibilisation.
Au plan sanitaire, les services vétérinaires relevant des wilayas pourvoyeuses de cheptel, les wilayas steppiques en particulier, ont en principe délivré des certificats de bonne santé devant accompagner les animaux lors de leurs déplacements. Le jour de l’Aïd, demain donc, tous les établissements d’abattage, répartis sur l’ensemble du territoire national seront, normalement, ouverts pour inciter les citoyens à sacrifier leurs animaux dans une enceinte conforme et contrôlée. En ce qui concerne l’approvisionnement, celui-ci doit être en principe assuré.
34.000 commerçants sont mobilisés pour assurer la permanence et l’approvisionnement régulier des citoyens en produits et services durant l’Aïd El Adha a assuré le ministère du Commerce. Le pain aliment de base ne devrait pas manquer. Près de 5000 boulangeries vont faire tourner leur fournil. Période exceptionnelle de «migration», l’Aïd donne le tournis aux voyageurs surtout lorsqu’ils décident de se déplacer la veille de sa célébration afin de le fêter en famille.
La Société de gestion des gares routières d’Algérie (Sogral) a encore mis le paquet cette année en renforçant ses lignes intérieures, pour répondre aux affluences record qui caractérisent cette date. Plus de 1100 départs par jour sont prévus pour desservir différentes wilayas du pays. «La société va assurer plus de 1100 départs par jour, en prévision de l’Aïd El Adha, soit 300 départs supplémentaires, afin de faire face à l’importante affluence des voyageurs et pallier le manque de moyens de transport durant cette période», a indiqué le président- directeur général de la Sogral, Azeddine Bouchehida. En plus des bus il y aura bien entendu le train, un moyen de transport très prisé qui évite pour les plus prudents les longues files d’attente, les embouteillages et tous les désagréments que peut provoquer le voyage par route.
En principe la «toile» tissée pour que l’Aïd El Adha ne soit pas une fête gâchée est bien maillée. On pourra mesurer toute l’efficacité du dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour que les commerces ne baissent pas rideau et que le rituel du sacrifice du mouton s’accomplisse dans les règles de l’art. Reste à savoir si tout ce beau monde jouera le jeu.