Faillite totale pour le département d’Ali Hamam, ministre des Ressources en eau, après avoir annoncé, en grande pompe, qu’“il n’y aura aucune coupure”. Les prestations de la Seaal sont, ainsi, remises en cause.
Dès 10h, les Algérois ont été surpris de se retrouver avec des robinets à sec en ce premier jour de célébration de l’Aïd el-Adha. Nombreux, d’ailleurs, sont ceux qui n’ont pas pris leurs précautions comptant sur les promesses faites par Ali Hamam, ministre des Ressources en eau qui a assuré, pour sa part, qu’“il n’y aura aucune coupure”.
Le ministre a donc parlé d’un dispositif prévu à même d’assurer un service public de l’eau et de l’assainissement de qualité durant l’Aïd el-Adha. Il a même fait savoir que “les réservoirs d’eau disponibles à l’échelle nationale seront remplis au maximum” et a fini par promettre de “garantir tous les moyens pour assurer le bon déroulement de cette fête religieuse, ainsi que la satisfaction des citoyens”.
Mais le scénario a été tout autre. Les Algérois comme beaucoup de citoyens d’autres villes du pays ont vécu, le premier jour de l’Aïd et même le second, des journées de calvaire sans précédent. Draria, Sebbala, Oued Terfa, Ouled Fayet, Aïn Naâdja, Bouzaréah, Dar El-Beïda, Zéralda, Staouéli, Birkhadem, Birtouta, Baba Ali, Saoula, Aïn Benian, Chéraga, les Bananiers et Bab Ezzouar (eau et électricité à Douzi) et d’autres n’ont pas échappé aux coupures et perturbations jusqu’à donner à réfléchir amenant certains internautes à qualifier cet état de fait de “complot contre le peuple”. Il faut reconnaître qu’il est difficile d’imaginer que des coupures de cette ampleur puissent être le fruit du hasard… “Pareilles coupures en 2019 ? C’est déplorable. Et en plus de cette ampleur les jours de l’Aïd, c’est du jamais vu. Cela prouve l’échec cuisant de ce système qui doit débarrasser le plancher plus que jamais”, lit-on sur les réseaux sociaux résumant les nombreux témoignages postés depuis le 1er jour de l’Aïd exprimant colère et indignation.
Et pour illustrer leur détresse, des citoyens de plusieurs quartiers d’Alger ont reconnu avoir utilisé les bornes dédiées aux pompiers pour nettoyer les places qui ont servi à l’abattage alors que d’autres ont pris leur mal en patience n’ayant aucune autre alternative. Il était pourtant, question de “la création d’une cellule de suivi au siège de la Seaal composée de cadres et de directeurs du secteur et chargée du suivi des rapports sur l’état d’approvisionnement en eau potable durant les deux jours de l’Aïd en vue d’assurer un approvisionnement régulier en eau potable”, comme évoqué par Kamel Boukercha, directeur des ressources en eau d’Alger. Ce dernier a promis, à son tour, que “la direction s’engage à garantir la qualité du service public avec tous les moyens dont elle dispose”. Rien n’y fit. C’est même une ambiance cauchemardesque qui a régné tout au long des deux jours de l’Aïd provoquant le courroux des Algériens.
À Bel Abbès, la population a carrément occupé la rue, hier, pour manifester sa colère face à ces incessantes coupures d’eau. Certaines localités n’ont pas eu une goutte d’eau durant deux jours entiers. Idem pour la wilaya de Tipasa. Excédés par la pénurie d’eau et les coupures qui durent depuis deux mois, des habitants de la localité d’El-Beldj, située sur la corniche du Chenoua (commune de Tipasa), ont dû bloquer la route, juste avant l’Aïd, pour se faire entendre.
Il s’avère que depuis plusieurs jours, coïncidant avec cette période de grandes chaleurs, les coupures et les perturbations se font récurrentes un peu partout dans le pays. Certaines localités ont même atteint le record de 20 jours de coupures sans que la Seaal fournisse la moindre explication. Et dire que la Seaal va assurer la gestion des équipements et installations dans les quartiers AADL de la wilaya d’Alger (l’AADL paye la prestation). Ça promet…
Nabila SaÏdoun