Plusieurs personnes, notamment des responsables de sociétés publiques et privées, sont placées sous contrôle judiciaire en attendant le début des audiences prévues par la justice.
Selon une source judiciaire, plus de 100 affaires de corruption se rapportant au gré à gré dans les marchés publics sont en cours de traitement dans les différents tribunaux du pays.
Il s’agit de cas de fraudes détectées au niveau des soumissions ; des sociétés ont même remporté des contrats sans recourir à une soumission. La justice, ajoute notre source, traitera ces lourds dossiers au cours de l’année, alors que plusieurs personnes, notamment des responsables de sociétés publiques et privées sont placés sous contrôle judiciaire en attendant le début des audiences prévues par la justice.
Toujours selon notre source, il y aurait aujourd’hui plus de 150 accusés dans ces affaires de corruption.
Beaucoup d’inculpés sont sous mandat de dépôt, car il s’agit de graves affaires de corruption. De son côté, la gendarmerie nationale a enregistré durant l’année 2009 près de 44 affaires de corruption, dans lesquelles plusieurs cadres de sociétés ont été arrêtés.
La lutte contre la corruption est passée aujourd’hui à l’étape supérieure.
D’ailleurs, l’Etat algérien a mis les moyens nécessaires pour venir à bout de ce phénomène. Mais malgré des années de lutte, les scandales connaissent une escalade sans précédent et secouent le pays, tels que celui de Sonatrach, de l’autoroute Est-Ouest, de la SNTF, et la liste est encore longue.
Avant que ces affaires n’éclatent au grand jour, il y avait d’autres dossiers lourds aussi. On peut citer l’affaire de BRC, cette dernière avait remporté des contrats lors d’ appels d’offres lancés par Sonatrach sans recourir à la soumission.
On peut citer également le contrat ayant pour objet l’étude d’optimalisation du réseau transport des hydrocarbures qui a été attribué dans un premier temps à KBR.
Cette dernière s’est désistée au profit de BRC dont il est actionnaire à 49%.
BRC qui n’a donc même pas fait d’offres avait pourtant bénéficié du projet. Ce qui fera dire aux enquêteurs de l’IGF de l’époque que «ce genre de désistement n’est conforme ni avec le dispositif juridique précité ni avec les usages commerciaux». Un autre contrat, remporté toujours par BRC, pour la réalisation de la piscine olympique, avait été libellé en dinars, d’un montant de 62 millions de dinars et d’une partie en dollars.
Ce qui constitue une singularité dans un contrat qui lie deux personnes morales de droit algérien installées en Algérie.
Autre projet remporté par cette société américaine sans soumission : la réalisation des deux tours à Alger, au profit de Sonatrach. Les responsables de BRC ont acheté deux tours déjà construites à Alger pour les vendre ensuite à la Sonatrach au prix de 44 milliards de centimes.
Le BRC aurait ainsi profité pleinement de ces affaires, déjà en infraction totale avec la loi, en remportant des projets sans même soumissionner, mais surtout vendu des tours déjà construites à un prix dépassant toute imagination. Incapable de vérifier l’état d’avancement des travaux, Sonatrach a toutefois approuvé les rapports mensuels d’avancement des travaux présentés par BRC.
Par Sofiane Abi