« Un athlète, ce n’est pas uniquement un bloc de muscles. C’est avant tout une personne, avec une conscience et un esprit. A partir de là, on ne peut pas déclarer qu’un sportif est bon pour le service, en se basant uniquement sur son aptitude physique. Il peut souffrir d’un autre type de mal, qui ne saute pas forcément aux yeux dès le premier regard, mais c’est quand même une grave blessure, qu’il faut soigner aussi », a indiqué à l’APS le Docteur Chouiter Feriel, présidente de la Commission médicale du Comité olympique et sportif algérien (COA), à l’occasion du 6e Cours de médecine du sport.
Les sportifs professionnels subissent souvent des pressions liées au besoin de performance et ont tendance à ne pas accepter l’échec, car il est souvent suivi de critiques et d’attaques médiatiques qui nuisent à leur image de marque. Une situation qui a pour effet de développer chez eux une forme de dépression, ou même parfois de sérieux troubles psychologiques.
« Les athlètes non professionnels sont également sujets à ce genre de troubles », a tenu à faire savoir Chouiter, « particulièrement les plus jeunes, car encore fragiles » moralement.
La présidente de la Commission médicale du COA a insisté sur « l’importance de la communication, entre les entraîneurs et leurs athlètes », pour essayer de déceler ces blessures psychologiques pour pouvoir ensuite les traiter.
« Cette deuxième phase, qui est la phase de traitement ne peut avoir lieu sans un diagnostic préalable, qui met les acteurs sur la bonne piste », a-t-elle encore expliqué, ajoutant qu’un « athlète affecté moralement ne sera jamais à 100% de ses capacités, faisant qu’il ne pourra jamais réaliser les performances » qu’on attend de lui.
La même source a profité de l’occasion pour attirer l’attention sur d’autres aspects, qui méritent tout autant d’être pris en considération, comme la récupération et le régime alimentaire chez les athlètes.
« Dans certaines disciplines sportives, comme la boxe et le judo, j’ai vu des athlètes survivre avec une orange par jour, juste pour perdre quelques kilos et rester ainsi dans leur catégorie de poids. Ce qui représente un réel danger pour leur santé, car le sport est une activité physique qui nécessite beaucoup d’efforts, faisant qu’un corps mal nourri ne sera jamais à la hauteur », a-t-elle encore averti.
Les organisateurs de ce 6e Cours de médecine du sport se sont dit majoritairement « satisfaits du nombre important de médecins et techniciens » qui ont répondu à l’appel, « preuve qu’ils prennent vraiment ce sujet au sérieux ».
Outre la protection mentale de l’athlète, les thématiques de ce Cours de médecine du sport ont concerné les volets de la préparation, de la récupération et celui de la lutte antidopage.