Des supporters du CABBA lourdement condamnés !

Des supporters du CABBA lourdement condamnés !

Le verdict devrait servir d’exemple pour les fauteurs de troubles.

Le tribunal correctionnel de Bordj Bou-Arréridj a rendu son verdict à une heure tardive dans la nuit de jeudi à vendredi. Une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 DA a été prononcée par contumace à l’encontre de quatre supporters bordjiens actuellement en fuite impliqués dans les saccages qui avaient eu lieu vendredi passé au stade du 20-Août de Bordj Bou-Arréridj après la rencontre qui a opposé le CABBA au MCA. Ils sont poursuivis pour trouble à l’ordre public, détérioration des biens publics et privés et coups et blessures infligés aux agents de l’ordre public ainsi qu’aux joueurs de l’équipe visiteuse. Le juge a également condamné pour les mêmes chefs d’accusation sept autres supporters à deux ans de prison ferme et à une amende de 100 000 DA. Alors que deux autres personnes, le président des supporters et son adjoint, impliqués dans l’acte de vandalisme ont été condamnés à un an de prison ferme et à une amende de 100 000 DA.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DA pour chacun des mis en cause, présents à l’audience et 10 ans de prison ferme assortie de 1 000 000 de dinars d’amende.

La défense, à sa tête Me Mouloud Mechakou, a décortiqué les chefs d’accusation et les films vidéo que l’accusation avait présentés. Pour ces avocats, il n’y a aucune preuve qui montre ou inculpe les accusés : “Ce sont des stadiers et deux jeunes qui représentent l’association des supporters”, dira Me Mechakou, qui ajoute que ces personnes ont l’habitude de se retrouver à l’intérieur du stade avant, durant et après le match pour aider et participer à l’organisation du match. “Il est inconcevable qu’un membre de la commission de sécurité du match agisse de la sorte. Ils étaient là pour calmer les supporters à la demande de la police”, précise-t-il, en rappelant à la cour que les plaignants ont tous nié avoir été agressés par ces accusés.

Les autres avocats ont essayé de relever d’autres incohérences dans les faits et les chefs d’accusation en signalant que les accusés sont des pères de famille et qu’il n’y a pas de preuves réelles contre eux, mais juste des suppositions. “Il faut prouver que ces accusés sont coupables. Les victimes n’ont reconnu aucun d’eux et l’accusation n’a fait état d’aucune preuve plausible”, plaide un avocat et ancien arbitre, qui précise que le jugement devrait être orienté vers les origines de ces troubles qui sont les deux gardiens Chaouchi et Chaâl. Il faut noter que tous les joueurs et le staff technique ont retiré leurs plaintes et n’ont demandé aucun dommage ni intérêt.

De son côté, le président du club, M. Kaci-Saïd, cité comme témoin dans l’affaire, a déclaré à la cour qu’ils sont venus aujourd’hui non pas pour mettre ces jeunes en prison, mais pour tourner cette page et espérer que cela ne se reproduira plus.

Pour les supporters bordjiens qui ont apprécié le geste des joueurs, du staff technique et de Kaci-Saïd, cette peine est lourde. “Ils veulent donner l’exemple en sanctionnant les Bordjiens”, disent-ils.

“On se demande pourquoi les autres clubs n’ont pas été sanctionnés, alors que des événements plus graves que ceux-ci ont été enregistrés ?”

Chabane BOUARISSA