Des chercheurs américains ont développé en laboratoire des tissus de cordes vocales, qui pourraient conduire à des greffes pour les patients souffrant de problèmes de voix, rapporte une étude publiée mercredi.
Les recherches en sont encore au premier stade, mais l’avancée est importante car les cordes vocales sont « un système délicat et difficile à répliquer », souligne Nathan Welham de l’université du Wisconsin, qui a mené l’étude publiée dans une revue médicale.
Les tissus de cordes vocales ont tenu trois mois dans l’organisme d’une souris, dont le système immunitaire avait été modifié pour imiter celui des humains. Ils ont aussi été capables de produire des vibrations une fois transplantés sur des cadavres de chiens.
Ils avaient été développés en laboratoire en l’espace de deux semaines, à partir de fibroblastes (fibres qui produisent le collagène) et de cellules épithéliales humaines (qui forment un tissu de revêtement), précisent les chercheurs.
Les cellules ont été isolées, purifiées et appliquées sur un échafaudage en trois dimensions à base de collagène, du même type que les échafaudages utilisés pour développer de la peau artificielle en laboratoire.
Les tissus ainsi développés ont l’aspect de cordes vocales naturelles, humides et élastiques, a décrit M. Welham.
Parvenir à des greffes de cordes vocales pourrait prendre des années, mais les chercheurs affirment que les premières étapes de leurs travaux sont prometteuses pour les patients.
Quelque 20 millions de personnes souffrent d’un dysfonctionnement des cordes vocales aux Etats-Unis et il n’existe pour l’heure aucun traitement efficace.
Les déficiences peuvent être causées par un traumatisme, une blessure, une opération chirurgicale ou des cancers, comme le cancer de la tête et du cou.