Les premières précipitations de pluie qui précèdent la saison d’automne n’ont pas été sans dégâts, encore cette année, dans plusieurs wilayas, dont Constantine, qui a été fortement touchée, dimanche dernier, par les eaux diluviennes. Alors que des recommandations, pour la lutte contre les aléas de la nature, avaient été déjà formulées, il semble que ces mesures soient restées encres sur papier. Et pour cause, aucune n’a été prise pour prévenir les inondations.
En effet, dès qu’une goutte de pluie tombe, c’est le même scénario qui se répète chaque année, que ce soit à la capitale ou dans d’autres wilayas du pays. Des axes routiers deviennent inaccessibles, provoquant des embouteillages monstres et des quartiers coulent complètement sous les eaux. Les avaloirs bouchés et pratiquement jamais nettoyés sont généralement à l’origine de ces inondations, mais le véritable problème serait en fait l’absence d’un véritable plan de prévention contre ce phénomène, sachant qu’à la saison hivernale la situation s’empire. Alors que ni les autorités locales, ni les départements ministériels concernés, n’ont pu réellement prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ce phénomène. Les citoyens restent livrés à eux même et subissent les répercussions de ce laisser-aller permanent et injustifiable, car les recommandations d’experts dans ce domaine ne manquent pas et les moyens non plus, mais la volonté politique n’y est pas pour les mettre en pratique.
Il conviendra de rappeler, dans ce contexte, que les auteurs des recommandations liées à la stratégie nationale de lutte et de prévention contre les inondations, publiées en novembre 2018, avaient plaidé à l’actualisation des études hydrologiques, notamment au niveau des 233 sites classés à risques élevés. Ils avaient également pointé l’intérêt de moderniser les stations hydrométriques, renforcer la réglementation sur la délimitation du domaine public hydraulique et entretenir les oueds et ouvrages de protection contre les inondations. Ils avaient appelé également à la prise en charge des effets des inondations qui ont touché le pays, l’année dernière, dont le coût était estimé à 47 milliards de dinars. Ils ont en outre suggéré de réglementer et de préserver les zones d’épandage des crues et l’élaboration d’un guide pratique de restauration des oueds, et de rétablir, aussi, les zones inondables et mettre en place un système de veille et d’alerte pour les sites prioritaires.
Toujours dans le cadre de cette stratégie, il faut souligner que celle-ci avait permis l’identification de 689 sites comme étant exposés aux inondations pour avoir déjà connu des évènements dommageables répertoriés. Dans ce cadre, il a été décidé de prendre en charge, en priorité, 233 sites qui sont exposés à un risque élevé dont 24 présentent un risque extrême et 61 présentent un très haut risque et 148 à haut risque.
Ania Nait Chalal