Désordre et danger pour la circulation automobile : Les motocyclettes «hors-la-loi» sèment la peur

Désordre et danger pour la circulation automobile : Les motocyclettes «hors-la-loi» sèment la peur

Combien de motocyclistes roulent à Oran portant un casque de protection et tout l’attirail nécessaire pour se protéger en cas d’accident ou, du moins, minimiser les dégâts ?

A voir toutes ces motos saisies par la police depuis quelque temps, il ne doit certainement pas y en avoir beaucoup qui respecteraient les règles de sécurité, et encore moins en possession de tous les documents nécessaires à tout motocycliste (pièces d’acquisition de la moto, assurances…).

Beaucoup de jeunes circulent dans les rues et boulevards de la ville à des vitesses très souvent démesurées, dans tous les sens, ignorant les dangers et surtout ne respectant ni les feux tricolores ni les autres règles du code de la route.

Ils sont des dangers permanents, pour eux certes mais également pour les autres automobilistes qui ne les voient pas lorsqu’ils débouchent subitement sur un côté ou l’autre de la voiture, à toute vitesse, causant bien souvent des accidents lorsque les véhicules, qui sont obligés de freiner sèchement pour les éviter, sont ainsi percutés à l’arrière par les véhicules qui suivent.

Il est vrai que l’on a plus pris l’habitude de parler d’automobiles ou d’engins plus lourds en ce qui concerne les accidents de la circulation, mais il ne faut pas oublier qu’une grande partie de ces malheurs incombent également aux motocyclistes qui représentent, tout de même, un taux supérieur à 5% des accidents. Rien que pour l’année précédente, il a été relevé plus de 4.000 accidents de motos.

D’ailleurs, un petit tour aux UMC de l’hôpital d’Oran peut très bien nous renseigner sur le nombre de motocyclistes admis chaque jour, ou sur les accidents provoqués par ces derniers. Car, tout comme les voitures, l’origine première des accidents est également, pour les deux roues, à imputer au non respect du code de la route et à l’excès de vitesse, auxquels il faut ajouter le défaut du port de casque de sécurité.

Le casque cette protection oubliée

Les motos sont de plus en plus rapides et, avec l’apparition de longues et larges voies de circulation dans la wilaya d’Oran, tels que les périphériques, l’autoroute, etc., les jeunes férus de sensations fortes et qui possèdent de grosses cylindrées n’hésitent plus à faire du rallye motos en toute insouciance. Il y a aussi le fait que l’on peut tout simplement s’approprier une simple motocyclette au souk, de particulier à particulier, le plus facilement du monde, comme si l’on achetait une bouteille de limonade.

Très rares sont ceux qui vendent et qui délivrent des documents. Cependant, les citoyens ne s’expliquent pas très bien pourquoi, lorsque des motocyclistes roulent sans casque, à quelques mètres d’agents de la circulation ou de véhicules de police, ils ne se font pas arrêter.

C’est peut-être pour ces raisons là que le nombre de ces «hors la loi» s’est multiplié, en l’absence de véritables sanctions. D’ailleurs, le nouveau code de la route qui est entrée en vigueur, les concerne également et on devrait donc s’acheminer vers un durcissement envers ces derniers, témoin, ces derniers jours, du nombre de motocyclettes confisquées.

La chaussée ouverte à tous les tacots…

Par ailleurs, l’autre problème qui semble avoir resurgi au niveau de la circulation routière est celui des engins mécaniques, tels que les rétrochargeurs, bulldozers, pelles mécaniques, niveleuses, grues, rouleaux, etc., qui circulent en plein milieu des automobiles, dans le tissu urbain, très souvent sans voiture comme guide à l’avant et en pleine journée.

H. Abdelkader, 62 ans, retraité de la Sonelgaz, nous dira: «Je me rappelle que, dans le temps, pour pouvoir acheminer ce genre d’engin, il nous fallait en faire la demande, bien à l’avance, auprès des services de police et surtout, après avoir obtenu le feu vert, préparer deux véhicules légers, l’un à l’avant comme guide et l’autre à l’arrière comme protection et pour limiter le convoi. Or, j’ai souvent vu des engins se balader seuls dans divers quartiers et boulevards de la ville.»

Il est vrai qu’il existe beaucoup plus de chantiers en plein cœur d’Oran, depuis quelques années, mais il ne faut pas badiner avec la sécurité, et les mesures de précaution sont indispensables pour éviter tout danger.

D’ailleurs, certains de ces engins sont carrément parqués dans des cités, certainement par leurs conducteurs ou propriétaires, alors qu’ils devraient être garés dans des aires spécialement aménagés pour eux.

S.A. Tidjani