Amir Boukhors, plus connu sous le pseudonyme Amir DZ, blogueur et opposant algérien âgé de 40 ans, faisant l’objet neuf mandats d’arrêt internationaux émis par les autorités judiciaires d’Algérie. Le président algérien Tebboune avait même adressé une demande d’extradition directe au président français, Emmanuel Macron. Cependant, récemment, Amir DZ a réussi à obtenir le statut de réfugié politique en France, mettant fin aux craintes de son extradition vers l’Algérie.
Le 2 octobre dernier, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a pris une décision cruciale en accordant à Amir DZ le statut de réfugié politique. Cette décision faisait suite à sa demande d’asile politique déposée le 2 février 2021. L’octroi de ce statut s’est fondé sur l’article 511-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui stipule que la qualité de réfugié est reconnue à toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté.
Amir DZ a donc obtenu une protection légale en tant qu’opposant politique. Cette décision est conforme aux principes du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et à la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.
Son avocat, Éric Prouvier, souligne que cette protection officialise son statut d’opposant politique et les risques de persécution imminente de la part des autorités algériennes. De plus, la Cour d’appel de Paris avait déjà refusé son extradition vers Alger, ce qui renforce la légitimité de sa situation. Il est essentiel de noter que ce statut de réfugié ne restreint en aucun cas sa capacité à exercer librement son métier et à exprimer ses opinions sur l’actualité de son pays.
La Victoire d’Amir DZ
La décision de l’Ofpra intervient presque un an après le rejet des demandes d’extradition formulées par la justice algérienne à l’encontre d’Amir DZ. En septembre 2022, la Cour d’appel de Paris a émis un avis défavorable à sept demandes d’extradition basées sur sept mandats d’arrêt datant de 2015 à 2019. Deux autres demandes d’extradition, émises en avril 2021, ont également été rejetées par la Cour. De plus, la Cour a ordonné la levée du contrôle judiciaire sous lequel l’opposant était placé en France depuis juillet 2020.
Amir DZ, suivi par 1,4 million d’abonnés sur YouTube, critique régulièrement les autorités algériennes et s’exprime librement sur divers sujets. Cependant, cela l’a conduit à être poursuivi en justice pour une série de délits. Entre 2015 et 2019, il a été condamné à plusieurs reprises par des tribunaux algériens pour des infractions telles que escroquerie, menaces, diffamation, chantage à la divulgation d’informations obscènes en vue de l’obtention d’argent, calomnie, atteinte à la vie privée, et outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.
En avril 2021, Amir DZ a fait face à des accusations graves, notamment l’adhésion et l’affiliation à un groupe terroriste dans le but de répandre la terreur parmi la population. Il était également accusé d’adhérer à un groupe terroriste subversif et à une organisation visant à nuire aux intérêts de l’Algérie. De plus, on lui reprochait d’inciter les citoyens à prendre les armes contre l’autorité de l’État et de faire l’éloge d’actes terroristes.
La décision d’accorder le statut de réfugié politique à Amir DZ en France ouvre un nouveau chapitre dans sa vie. Il peut désormais vivre en France en tant que réfugié politique, échappant ainsi aux menaces qui pesaient sur lui en Algérie. C’est une victoire pour la liberté d’expression et la protection des défenseurs des droits humains.