Les avocats de la défense du coordinateur du MDS Fethi Ghares, en détention provisoire depuis début juillet, ont tenu ce samedi 17 juillet 2021, une conférence de presse dans laquelle ils sont revenus sur les détails de l’affaire et les accusations portées contre le détenu.
Cette conférence a été organisée par les avocats Abdellah Habboul, Abdelghani Badi et Saïd Zahi. Selon l’avocat Abdellah Habboul, la chambre d’accusation devra statuer, demain dimanche 18 juillet, sur le recours introduit par la défense contre la détention provisoire de Fethi Ghares.
Lors de la conférence, l’avocat a rappelé la liste des accusations portées contre le détenu qui sont « l’atteinte à l’unité nationale, incitation à attroupement, outrage à corps constitué, publication ayant pour but de porter atteinte à l’ordre public, incitation à la haine et à la discrimination contre un groupe de personnes ».
D’un point de vue juridique, continue l’avocat, ces accusations sont considérées comme « des crimes en lien avec la sécurité de l’État », ce qui vent dire que « nous sommes devant une affaire qui concerne des crimes politiques ». Il a tenu à rappeler, à ce propos, que Fethi Ghares « est un responsable d’un parti politique et tout ce qu’il publie est en lien avec son activité partisane ».
Pour sa part, Me Abdelghani Badi s’est demandé « comment est-ce possible que Fethi Gares n’ait pas bénéficié des dernières mesures de grâce ? ». Dans ce sens, il ajoute « qu’il y a des détenus qui avait été arrêté en même temps et pour les mêmes motifs, certains d’entre eux ont bénéficié de ces mesures d’autres non ».
« Ce qui dérange les autorités, c’est ses déclarations directes et courageuses »
Pour l’intervenant, l’arrestation de Ghares est une « arrestation politique » d’autant que « le détenu a toujours affirmé que toutes ses publications sur Facebook expriment la position de son parti (le MDS), mais pas ses positions personnelles ».
Dans la même lancée, Me Badi affirme que « ce qui dérange les autorités, c’est les déclarations directes et courageuses de Fethi Ghares ainsi que sa décision d’ouvrir les portes du siège de son parti aux défenseurs des détenus d’opinion et de la liberté ».
L’avocat Said Zahi a indiqué, pour sa part, qu’il a rendu visite à Fehi Ghares à la prison, il y a deux jours, affirmant qu’il a « trouvé la même personne avec la même détermination et la même lecture intransigeante et déterminée des événements ».
Rappelant que le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, avait été interpellé le 29 juin dernier en fin de journée. Il avait été ensuite placé sous mandat de dépôt le jeudi 1er juillet par le juge d’instruction près le tribunal de Bab el Oued (Bainem).