Le chercheur et analyste algéro-canadien Raouf Farrah vient de boucler son 100ᵉ jour de détention à la prison de Constantine. Alors que l’affaire le liant à l’ex-militante franco-algérienne Amira Bouraoui est toujours en cours, la famille de Farrah demande aux autorités algériennes l’assouplissement des mesures prises à l’encontre de ce dernier. Sollicitant le Gouvernement canadien à cet effet, les proches du détenu comptent bien obtenir la libération sous caution de Farrah.
Raouf Farrah en prison : sa famille supplie le gouvernement algérien de le libérer
Raouf Farrah est un chercheur diplômé de l’université de Montréal qui exerce en tant qu’analyste senior au sein de la GI-TOC (Global Initiative Against Transnational Organized Crime), un centre de réflexion mondial sur le crime organisé.
Il est suspecté d’avoir un lien avec l’affaire Bouraoui par les autorités algériennes, qui le placent sous mandat de dépôt en février dernier. Alors qu’il était en vacances en Algérie avec sa famille, Raouf et son père sont arrêtés à leur domicile familial d’Annaba par la GN. Le père, Sebti Farrah, est libéré sous caution quelques jours plus tard. Raouf est quant à lui transféré à la prison de Boussouf, à Constantine, où il demeure à ce jour.
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Raouf fait partie du lot de personnes mises sous mandat de dépôt suite à la fuite de la militante et opposante franco-algérienne Amira Bouraoui en Tunisie. Il est accusé de réception de fonds depuis l’étranger dans le but d’attenter à l’ordre public, et de publication sur Internet d’informations classées confidentielles. Accusations qui sont réfutées par le concerné et ses proches, dont ses collègues et ses anciens professeurs à l’Université d’Ottawa.
Aujourd’hui, plus de 3 mois après son arrestation, la famille de Farrah réclame sa libération immédiate et a saisi le gouvernement canadien à cet effet. Une demande de « poursuite des efforts » de négociation avec les autorités algériennes pour mettre fin à la détention de l’accusé a ainsi été formulée.
Raouf Farrah, militant impliqué dans la scène politico-sociale algérienne
Depuis sa demeure à Montréal, Raouf suivait assidument les actualités socio-politiques du régime algérien. Il signe en 2019 une pétition pour soutenir les travailleurs de la radio nationale suite à l’affaire de l’émission « Actuel ». En 2020, il signe également la tribune attitrée pour la libération du journaliste et opposant politique Khaled Drareni.
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Raouf déménage ensuite en Tunisie pour poursuivre son activité d’analyste senior avec le GI-TOC. II coordonne un ouvrage collectif portant sur le nouveau régime politique algérien (Algérie : l’avenir en jeu, essai sur les perspectives d’un pays en suspens – Koukou éditions). Un des contributeurs de l’ouvrage se trouve justement être un autre accusé de l’affaire Bouraoui ; le journaliste algérien Mustapha Bendjama.