Détenu mort à la prison de Koléa : Karim Tabbou rompt le silence

Détenu mort à la prison de Koléa : Karim Tabbou rompt le silence

Lundi passé, l’annonce du décès du détenu d’opinion, Hakim Debbazi, qui était en détention provisoire à la prison de Koléa, depuis le 22 février 2022, a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux en Algérie. Selon des avocats, le défunt s’est vu refusé une demande de liberté provisoire, qui a été introduite à cause de son état de santé inquiétant.

Dans un communiqué publié le lundi 25 avril 2022, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), a appelé les autorités judiciaires à informer « l’opinion publique sur tous les détails, circonstances et causes de cette disparition tragique. » Tout en assurant que cette dernière suit le dossier de près et en appelant les autorités judiciaires « à ouvrir une enquête judiciaire immédiate pour situer les responsabilités, révéler toute la vérité et faire justice. »

Tabbou réagit au décès du détenu d’opinion Hakim Debbazi

Hier, le mardi 26 avril 2022, une personnalité qui a été un acteur principal durant le Hirak, mais aussi un ancien détenu d’opinion, Karim Tabbou a réagi au décès de Hakim Debbazi, dans un post sur sa page Facebook.

Tabbou commence son poste en exprimant ses hommages au défunt avec cette phrase « Morts physiquement, les martyrs des causes justes sont plus que vivants ».

Karim Tabbou continue en décrivant le défunt, en disant : « Hakim Debbazi était un enfant du peuple, un modeste et humble citoyen, père de trois enfants qui s’était engagé corps et âme dans le Hirak. Très vite, il a pris sur ses frêles épaules, tout le poids des revendications exprimées dans le Hirak où il en devient un des principaux animateurs dans sa localité. Conscient des affres de la misère que faisait endurer le pouvoir à la population, il voulait et il croyait au changement. »

Il enchaine en disant que le défunt est mort le 18 avril dernier. Et en évoquant la cause du décès, « un arrêt cardiaque dû à une grave déficience respiratoire », Tabbou avance que c’est qui a été dit à la famille du défunt, en mettant un point d’interrogation, à la fin de la phrase qui mentionne cette cause avancée par les autorités, selon ce qu’on peut lire sur son post Facebook.

Tabbou estime que le pouvoir est le seul responsable du décès de Debbazi

Karim Tabbou, poursuit en pointant du doigt le « pouvoir » qui selon lui « demeure et demeurera le seul et unique responsable de sa mort. » En disant aussi que « L’ombre de Debbazi, même mort hantera l’esprit de tous ceux qui de près ou de loin ont provoqué cette tragique disparition. »

Il évoque ensuite l’enterrement de Debbazi, en disant que de nombreuses personnes y étaient présentes. « L’émotion, la compassion, la peine et la fureur » pouvaient se lire sur les visages de ces présents. Mais ce dernier ne manque de pointer du doigt ceux qu’il considère comme « Pseudos photographes », qui selon lui n’étaient présents que « pour épier et pister les militants présents. » Tabbou enchaine en disant que « ces pseudos photographes étaient des envoyés spéciaux ! »

Toujours sur le même post Facebook, Tabbou évoque le fait que le « pouvoir » « est aux aguets », mais aussi que ce dernier « se sent menacé, il a peur du citoyen dans la rue, sur les lieux du travail et même dans les cimetières. »

Karim Tabbou, a lancé un appel à garder le sens du sacrifice du défunt, à rester constant et à continuer « combat pour l’avènement d’un Etat de Droit. »

Il conclut son post en souhaitant que le défunt puisse reposer en paix, et en disant que le combat de ce dernier « ne sera pas vain. »