La célébration du 3e anniversaire du déclenchement du mouvement Hirak ce mardi 22 février 2022, a été une occasion pour de nombreux intervenants d’évoquer la question des détenus d’opinion. C’est le cas d’Amnesty international qui a profité de l’occasion pour lancer un appel à Tebboune.
À travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux, la Secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard, a d’emblée rappelé que les millions d’Algériens sortis il y a trois ans revendiquaient « un État de droit, une justice indépendante, le respect des libertés fondamentales, la justice sociale, l’égalité et le respect de la dignité de chacune et chacun ».
Or, regrette-t-elle, « malgré la libération de dizaines de détenus », aujourd’hui « entre 250 et 300 personnes sont toujours en prison. Ils et elles sont militants, journalistes, avocats, simples citoyens, plusieurs dizaines d’entre eux sont en détention provisoire depuis plusieurs mois ».
Rappelant également qu’un certain nombre de ces détenus « sont dans un état de santé préoccupant », l’intervenante affirme que cette « stratégie de répression à intimider et réduire au silence toute dissidence, instaurant ainsi un climat de peur à travers le pays ».
Ainsi, la secrétaire générale d’Amnesty international lance un appel au nom de son organisation au chef de l’État dans l’espoir de libérer les détenus. « Trois ans après le début du Hirak, je lance, au nom d’Amnesty international, un appel au président Abdelmadjid Tebboune, pour libérer tous les détenus d’opinion », a-t-elle indiqué.
« Nous attendons des actes forts de la part des autorités »
À ce propos, Agnès Callamard ajoute que son organisation attend « des actes forts de la part des autorités, marquant la rupture avec ces pratiques contraires aux droits humains ». Selon elle, « il est important de permettre aux Algériennes et aux Algériens d’exercer pleinement et librement leurs droits fondamentaux de liberté et de justice ».
D’ailleurs, l’intervenante souligne qu’il est « important et urgent que les autorités algériennes répondent à ces demandes, non par la répression, mais en accordant ce qu’elles demandent, à savoir : la liberté de s’exprimer, manifester, l’État de droit, les garanties constitutionnelles ».
Il convient de rappeler que cet appel intervient quelques jours après les déclarations du président de la République à cet égard. En effet, il avait affirmé mardi dernier lors d’un entretien avec la presse que « l’Algérie ne comptait aucun détenu d’opinion ».
Il avait, en outre, rappelé que « l’opposition au pouvoir et la liberté d’expression sont garanties par la Constitution sans que cela permette de semer la zizanie et le chaos ou encore porter atteinte à la sécurité publique ».