Détournement de 650 millions à la CNAN Oran: Deux peines de prison et une relaxe

Détournement de 650 millions à la CNAN Oran: Deux peines de prison et une relaxe

M. Nadir

Détournement de 650 millions à la CNAN Oran: Deux peines de prison et une relaxe
Mis en délibéré le 27 novembre dernier, le verdict du procès dit de la CNAN Oran a été rendu hier par le tribunal correctionnel de Cité Djamel. Les deux agents commerciaux ont été condamnés à trois ans de prison alors que le responsable des opérations du port d’Oran, qui comparaissait libre, a bénéficié de la relaxe.

Dans son réquisitoire, le procureur de la République avait requis dix ans de prison contre les deux premiers mis en cause et la peine maximale contre le troisième cependant que la défense s’était ingéniée à démontrer que l’accusation n’avait pas présenté de preuves accablantes et réclamé la relaxe des accusés.

Pour rappel, les faits remontent à janvier 2018 lorsque le département comptabilité de la CNAN Oran a relevé que des billets d’embarquement sur des navires en partance pour des pays européens étaient annulés alors même que les voyageurs avaient effectué le voyage. Saisi par ce qui apparaissait comme une anomalie, le directeur régional de la CNAN a ordonné une enquête interne qui a déterminé que deux agents commerciaux enregistraient l’annulation de billets dont les propriétaires avaient, en fait, embarqué. Stratagème qui permettait aux présumés fraudeurs d’empocher la valeur des billets prétendument invalidés. Poussant plus loin les investigations, la commission d’enquête acquerra la certitude que la pratique frauduleuse remontait à 2016 (au moins !), entraînant des pertes financières estimées à 657 millions de centimes. Ces conclusions pousseront le PDG de la compagnie à porter l’affaire devant la justice qui décide de poursuivre les deux agents commerciaux et le responsable des opérations au port d’Oran pour détournement, faux et usage de faux pour les deux premiers, et négligence pour le dernier.

Au cours du procès de la semaine écoulée, durant lequel les accusés ont nié les charges, la défense a mis en évidence l’absence de preuves matérielles et mis en doute le sérieux de l’expertise comptable. Certains avocats ont souligné la mauvaise gestion de la compagnie nationale de navigation alors que d’autres ont attiré l’attention du tribunal sur le fait que les deux agents étaient en congé au moment où ils étaient censés avoir frauduleusement annulé des billets d’embarquement.