Les lots de terrain en question sont censés abriter une société par actions sous l’appellation commerciale de SPA Savem, STE Algérienne commerce véhicules et maintenance.
Les affaires présumées de corruption et de détournements de foncier à l’échelle de la wilaya de Bouira éclatent désormais au grand jour. Ainsi, et après les auditions d’anciens walis, de chefs de daïras, de P/APC et autres hommes d’affaires à la suite des soupçons de détournement de foncier industriel à la zone industrielle (ZI) d’Oued El-Bardi, relevant de la daïra d’El-Hachimia (sud-ouest de Bouira), des mesures viennent d’être prises.
En effet, la Direction générale des Domaines a ordonné, sur demande du tribunal de Sidi M’hamed, la saisie conservatoire de 12 lots de terrain appartenant à Ali Haddad qui purge actuellement une peine de six mois de prison ferme dans l’affaire de faux et usage de faux (affaire des deux passeports trouvés sur lui lorsqu’il a tenté de rejoindre la Tunisie par le poste-frontière d’Oum Tboul).
Dans une correspondance datée du 30 juin dernier et adressée à la direction des Domaines à l’échelle locale, il est fait état de la saisie à titre conservatoire de 12 lots de terrain, à savoir les lots 250 à 272, propriété de l’ex-patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE).
Le même document précise que les lots de terrain en question abritent une société par actions (SPA) sous l’appellation commerciale de SPA Savem, STE Algérienne commerce véhicules et maintenance. Les lots de terrain, pour lesquels de forts soupçons de détournement pèsent, ont été enregistrés le 26 avril 2017 à la conservation foncière de la commune de Sour El-Ghozlane, est-il mentionné dans ladite correspondance.
Cependant, cette SPA a tout d’une entreprise fictive, puisqu’aucun projet n’y est implanté. Actuellement, ce sont des terrains nus et clôturés. Selon des sources proches de l’enquête, cette attribution douteuse a été ficelée du temps de l’ex-wali de Bouira, Mouloud Cherifi, qui fait actuellement l’objet d’une enquête poussée menée par les services concernés.
Pour rappel, comme par un curieux hasard du calendrier, le 25 avril 2017, soit une journée avant l’enregistrement des lots litigieux, Ali Haddad avait fait le déplacement en compagnie du vice-président du FCE de l’époque et non moins P-DG du groupe Ival, Mohamed Baïri, afin de relancer le projet de l’usine Iveco, lequel est toujours en jachère. Lors de cette visite, l’ex-wali de Bouira, ainsi qu’Ali Haddad ont faussé compagnie au patron d’Iveco.
Le directeur de l’Andi décède d’un arrêt cardiaque après sa convocation par la justice
À cette époque, tout le monde avait conclu à une brouille entre les deux hommes. Or, et selon nos informations, c’est à ce moment-là que tout s’est joué en compagnie du désormais ancien directeur de l’Agence nationale pour le développement et l’investissement (Andi) de Bouira, Saïd Saïdoun. Ce dernier est décédé hier d’un malaise cardiaque, quelques heures après avoir reçu une convocation à comparaître devant le tribunal de Sidi M’hamed pour des affaires liées à la corruption. Au moment de la “transaction”, et à en croire notre source, l’ex-directeur de l’Andi de Bouira s’est montré réticent à accorder cette parcelle de terrain à Ali Haddad, car le projet en question comportait énormément de zones d’ombre. Cependant, et selon la même source, l’actuel wali d’Oran l’aurait convaincu de la viabilité du projet.
RAMDANE BOURAHLA