Deux buts litigieux relancent le débat sur l’arbitrage-vidéo

Deux buts litigieux relancent le débat sur l’arbitrage-vidéo

Les rencontres Allemagne-Angleterre (4-1) et Argentine-Mexique (3-1) des 8es de finale de la Coupe du monde de football disputées dimanche dernier, en Afrique du Sud, ont sonné le glas pour un arbitrage remis en question après deux erreurs monumentales qui auraient changé le cours du jeu de ces deux confrontations.

Un but injustement refusé à l’Anglais Franck Lampard et un but hors jeu accordé à l’Argentine vont certainement relancer le débat récurrent sur l’utilisation de l’arbitrage-vidéo auquel s’opposent l’International Board, la Fifa et les arbitres eux-mêmes.

Lors du derby européen, l’arbitre uruguayen Jorge Larrionda n’a pas accordé le but à Lampard, contre l’Allemagne, alors que les ralentis de la télévision ont montré clairement que le ballon avait largement franchi la ligne de but à la 38e minute du match (4-1).

Un peu plus tard en soirée, l’arbitre italien Massimo Rosetti a validé un but entaché d’un hors-jeu très net à l’Argentin Tevez, contre le Mexique. La rediffusion de l’action par la télévision et l’écran géant du stade a provoqué la colère des Mexicains, mais l’arbitre, qui avait longtemps consulté son juge de touche et conformément au règlement, n’a pas tenu compte des images pour revenir sur sa décision.

Ces deux erreurs d’appréciation des actions viennent s’ajouter à d’autres éléments supplémentaires dans le débat sur l’introduction de la vidéo, près de huit mois après la fameuse main de Thierry Henry, à l’origine du but de la qualification française pour le Mondial, le 18 novembre 2009 lors d’un match barrage face à l’Eire (1-1 a.p.).

Ces fautes « graves’’ qui auraient influé sur le résultat final des rencontres ne sont pas les seules dans ce Mondial qui a enregistré d’autres, non moins importantes, comme celles commises par le Brésilien Luis Fabiano qui avait contrôlé des deux bras le ballon avant de battre le gardien ivoirien (3-1). Le joueur lui-même allait reconnaître qu’il s’était aidé de sa main et de son bras dans le contrôle du ballon avant de tirer en force. « C’est vrai, le ballon a frappé ma main, puis a touché mon bras », a-t-il reconnu en riant.

D’autres fautes d’appréciation ont été relevées aussi au cours de cette Coupe du monde, comme l’expulsion du Brésilien Kakà ou celle de l’Algérien Antar Yahia, pour cumul de cartons, pas fautifs du tout au second jaune. Des expulsions non justifiées pour de nombreux observateurs puisque l’arbitre français Stéphane Lannoy a été trompé par la simulation de l’Ivoirien Keita qui se tenait le visage alors qu’il avait été à peine touché au thorax par le coude de Kakà.

Pour sa part l’arbitre du match Algérie-Angleterre (1-0), le Belge Bleeckere avait brandi le second carton jaune devant Yahia par erreur de joueur.

Deux expulsions qui ont pesé dans la balance notamment celle du Brésilien qui a privé son équipe de son service. Bien avant le Mondial sud-africain, le 6 mars dernier le monde du football avait cru voir enfin une évolution, le Board ayant accepté, pour la première fois, de mettre à l’ordre du jour de son assemblée générale l’assistance technologique à l’arbitre.

Mais la sentence sera sans appel : après s’être fait présenter à Zurich, au siège de la Fifa, deux technologies d’assistance vidéo à l’arbitrage sur la ligne de but, l’Ifab a décidé de ne pas les intégrer à son règlement et aux lois du jeu. Dans différentes sorties médiatiques les membres de la Fifa ont toujours soutenu, « l’humanisation’’ du jeu à onze qui ne fallait pas tuer par de la technologie. Par contre le 18 mai, le Board a autorisé l’extension de l’arbitrage à cinq.

Du coup, l’UEFA a décidé de l’introduire dès la saison prochaine en Ligue des champions, puis à l’Euro-2012. Mais l’arbitrage- vidéo attendra et pour beaucoup de temps encore.

Par : Mohamed Zemmour