Deux Israéliens ont été reconnus coupables par un tribunal de Jérusalem, lundi, d’avoir brûlé vif, en juillet 2014, Mohammad Abou Khdeir, un adolescent palestinien. Un crime qui avait contribué à provoquer la guerre de Gaza en 2014.
Un tribunal de Jérusalem a déclaré, lundi 30 septembre, deux Israéliens coupables d’avoir enlevé et brûlé vif, en juillet 2014, Mohammad Abou Khdeir, un adolescent palestinien. Un crime qui avait contribué à l’escalade des violences menant à la guerre de Gaza en juillet et août 2014.
Les juges ont suspendu leur jugement contre un troisième homme, un habitant d’une colonie juive proche de Jérusalem, dans l’attente de l’examen de son état mental.
L’état mental de l’instigateur du crime en question
Dans son jugement, le tribunal affirme que les trois accusés, un adulte et deux mineurs, ont bien enlevé et assassiné Mohammad Abou Khdeir, sans toutefois prononcer de peine. Dans le cas de l’adulte, Yosef Haim Ben David, le tribunal devra déterminer s’il est ou pas pénalement responsable. La justice se prononcera le 20 décembre sur cette question.
Les avocats de cet adulte qui passe pour l’instigateur et le principal exécutant du meutre, plaident son état mental pour affirmer qu’il est pénalement irresponsable. Ils ont produit un document à l’appui de leurs dires il y a quelques jours seulement, a indiqué le tribunal, ce qui explique ce coup de théâtre de dernière minute. Les juges prononceront les peines le 13 janvier, au moins dans le cas des deux mineurs, a indiqué le tribunal.
Yosef Haim Ben David avait expliqué aux enquêteurs après son arrestation qu’ils cherchait, avec ses acolytes, à venger l’enlèvement et l’assassinat, trois semaines plus tôt, de trois adolescents israéliens par des Palestiniens en Cisjordanie occupée.
« Brûlé de l’intérieur et de l’extérieur »
Mohammad Abou Khdeir a été enlevé à Chouafat, un quartier résidentiel de Jérusalem-Est. Son cadavre avait été retrouvé quelques heures plus tard près d’une forêt dans la partie ouest de la ville. L’autopsie du jeune garçon avait révélé la présence de fumée dans les poumons de la victime, ce qui signifie qu’il était encore en vie quand son corps a été brûlé.
« C’est la première fois que j’entends parler d’une telle manière de tuer, le garçon ayant été brûlé de l’intérieur et de l’extérieur, car il a probablement été forcé à boire du carburant », avait indiqué à l’époque le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane al-Husseini.
De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait dénoncé « un crime abominable » et appelé le père de la victime afin de lui exprimer son indignation. « Nous dénonçons tout comportement brutal. Le meurtre de votre fils est un acte abject et inhumain », lui avait-t-il déclaré.
L’assassinat de Mohammad Abou Khdeir avait contribué à attiser les violences entre Palestiniens et Israéliens, qui avaient provoqué la guerre dans la bande de Gaza durant l’été 2014.
Avec AFP