Une bombe a explosé hier matin à Bordj Menaïel faisant deux morts parmi les policiers alors que trois citoyens ont été blessés. L’attentat a eu lieu vers 6h30 du matin au centre-ville de Bordj Menaïel non loin du marché.
Selon nos informations, la bombe a ciblé une patrouille pédestre de la police qui s’apprêtait à prendre la relève d’une autre équipe de policiers. L’engin meurtrier de fabrication artisanale entreposé dans une poubelle a été actionné à distance. Trois citoyens qui se trouvaient sur les lieux ont été blessés dont un gravement.
Mais tous les trois ont quitté l’hôpital de Bordj Menaïel après avoir reçu des soins appropriés. Par ailleurs, on a appris de sources bien informées qu’un militaire a été tué et deux autres ont été blessés, jeudi dernier, dans un attentat commis vers 1h du matin à Ouled Ameur au sud de Bordj Menaïel. Presque à la même heure, un accrochage entre des militaires et un groupe terroriste a eu lieu à Aïn El-Hamra au nord de Bordj Menaïel mais sans faire de victimes.
Pour rappel, il y a près d’une semaine, une autre bombe a explosé au centre-ville de Bordj Menaïel mais n’a pas fait de victimes. Ainsi après Baghlia, où plusieurs attentats ont été déjà commis ces deux derniers mois, les groupes terroristes se sont déployés dans la région de Bordj Menaïel, une localité qui a connu ces trois dernières années une relative accalmie.
Selon nos informations, c’est la seria des Issers, affiliée à katibat El-Ansar, qui serait à l’origine de ces attentats. Cette seria a été pourtant décapitée puisque son “émir” Hachemi, dit Soheïb, a été éliminé il y a un mois environ, à Tadmaït, en compagnie de deux autres “émirs”, dont le chef de la zone 2, Abdelmoumene Rachid, dit Hodheïfa El-Assimi. Ce qui laisse supposer que ces attentats ont été commis pour venger cet “émir” considéré comme l’un des bras droit du chef du GSPC Abdelmalek Droukdel, alias Moussab Abdelouadoud.
Par ailleurs, on a appris que les terroristes ont ranimé ces derniers jours leurs réseaux dormants de soutien dans plusieurs localités, notamment dans la région de Sidi-Daoud, Baghlia, Zemmouri et Bordj Menaïel. Un de ces réseaux a été démantelé la semaine dernière à Sahel-Bouberak dans la commune de Sidi-Daoud mais d’autres réseaux sont toujours actifs, affirment nos sources.
Et c’est grâce aux éléments composant ces réseaux que les terroristes arrivent à commettre les attentats comme ceux perpétrés ces derniers mois à Baghlia et Zemmouri. Des attentats à mettre à l’actif toujours de katibat El-Ansar et katibat El-Arkam.
Les deux principales phalanges qui continuent à semer la terreur dans la wilaya de Boumerdès en dépit des coups qui leur ont été assenés par les forces de sécurité. Selon de nombreux observateurs, cette ascension des groupes terroristes dans la wilaya de Boumerdès s’inscrit dans la stratégie du groupe de Droukdel qui vise à desserrer l’étau sur les autres groupes terroristes disséminés dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Mais le GSPC veut assurément faire des coups d’éclats pour démonter sa capacité de nuisance au moment où ses groupes déployés au Sahara et dans d’autres pays du Sahel sont arrivés à tenir de nombreux pays en haleine avec leurs prises d’otages. Par ailleurs, on a appris hier que les auteurs de l’assassinat du maire de Baghlia ont été arrêtés par les forces de sécurité.
Il s’agit de Mohamed Kamel, alias Abou Tourab, et son frère Abderrahmane, tous deux membres d’un réseau de soutien composé de neuf éléments dénommé Fourssane Ennar.
Ce sont eux qui auraient, selon nos sources, planifié l’assassinat du maire de Baghlia, Mohamed Idir, le 6 août dernier. Un des assassins a rejoint les groupes terroristes mais les autres, des jeunes pour la plupart âgés entre 25 et 35 ans, ont été arrêtés par les forces de sécurité et placés sous mandat de dépôt par le procureur près le tribunal de Dellys pour “homicide volontaire avec préméditation, apologie et soutien à un groupe terroriste”.