Le conflit qui oppose le SNPSP au ministère de la Santé ne connaît décidément pas son épilogue. Le Syndicat des praticiens de la santé publique demande à cet effet l’intervention du Premier ministre «devant la situation de blocage» qui caractérise sa relation avec la tutelle.
Bien que le ministère de la Santé ait affiché sa disponibilité pour le dialogue et en dépit des rencontres de conciliation que le ministère de la Santé avait convoquées pour discuter des revendications exposées, la situation est loin d’être dénouée ou de toucher à sa fin.
Si le ministre de la Santé exprime son étonnement de l’attitude du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) soulignant la satisfaction des revendications des travailleurs de son secteur, le SNPSP continue de faire cavalier seul et de dénoncer la non prise en charge de son cahier revendicatif. Ainsi, en plus des deux rassemblements observés la semaine dernière à Alger en signe d’un énième appel au département de Boudiaf, une lettre a été adressée au Premier ministre pour «donner suite à la requête» de cette entité syndicale, lit-on dans son communiqué.
Le SNPSP explique que son recours à la demande d’intervention du Premier ministre se justifie par «la situation de blocage qui caractérise la relation avec le ministère de la Santé». Une situation induite selon la même source par «la fermeture des portes du dialogue» en réaction au préavis de grève déposé le 12 avril 2015. Il y a lieu, toutefois, de souligner dans ce contexte que des rencontres de dialogue ont été tenues entre les deux parties durant le mois passé. Seulement voilà, il semble que le SNPSP peine à trouver satisfaction. Le président du SNPSP a par ailleurs exprimé vouloir dialoguer directement avec le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf.
Pour Lyes Mérabet, les rencontres avec les représentants de la tutelle n’ont été qu’«une perte de temps» et bien pire «elles ont induit en erreur le ministre en lui travestissant la réalité». Le représentant du SNPSP qui a déclaré que «sa demande pour une audience avec Abdelmalek Boudiaf, sollicitée depuis le 17 mars dernier, est restée sans suite», interpelle désormais le Premier ministre pour une prise en charge concrète des revendications qui datent de 2012.
Pour sa part, le chargé de communication, Salim Belkessam, a affirmé que le ministère «est toujours en concertation avec les 19 syndicats activant dans le secteur et que le SNPSP avait décliné la convocation qui lui a été envoyée le 25 mai dernier». «Le ministère les a appelés pour une réunion le 27 mai dernier, mais ils n’ont pas donné suite à cette convocation », a déclaré M. Belkessam.
Et d’ajouter que la commission installée par le ministre sera en mesure de prendre en charge les points qui relèvent de ses prérogatives, ce qui n’est pas le cas «pour la révision des statuts particuliers qui ne sont pas à l’ordre du jour». Le SNPSP est donc parti voir ailleurs adressant son cahier revendicatif au Premier ministre tout en le sollicitant pour une prise en charge concrète des revendications qu’il juge «justes et légitimes».
Y.A.