Devant l’Assemblée générale de l’ONU: Les mises au point de Messahel sur le Sahara occidental

Devant l’Assemblée générale de l’ONU: Les mises au point de Messahel sur le Sahara occidental

Moncef Wafi

Devant l’Assemblée générale de l’ONU: Les mises au point de Messahel sur le Sahara occidental
L’organisation des Nations unies mise devant ses responsabilités, le droit à l’autodétermination et soutien à Antonio Guterres et à Horst Kohler, tels sont les principaux points du discours du ministre des Affaires étrangères, samedi à New York, concernant le dossier du Sahara occidental. Abdelkader Messahel a affirmé, lors du débat général de la 73ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, que la question de décolonisation du Sahara occidental relève de « la responsabilité première des Nations unies», rappelant la position de l’Algérie, en faveur du droit « inaliénable » du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le chef de la diplomatie algérienne a réitéré, à cette occasion, le soutien « ferme » de l’Algérie aux efforts du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental. Il a exprimé, à ce propos, le vœu que leur action puisse « contribuer, avec l’apport de l’Union africaine, à la reprise des négociations sans pré-conditions et de bonne foi entre les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario », des négociations directes, à l’arrêt depuis 2012, pour parvenir à « une solution politique, mutuellement, acceptable, assurant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
A cet effet, il convient de rappeler que l’émissaire onusien pour le Sahara occidental, Horst Kohler, s’active pour lancer un cinquième round de négociations directes, entre le Front Polisario et le Maroc, fin octobre ou début novembre prochain. L’envoyé personnel du SG de l’ONU avait informé le Conseil de sécurité, lors d’un briefing, tenu à New York, de sa démarche d’envoyer, dans les prochaines semaines, des invitations au Front Polisario et au Maroc, pour reprendre les négociations directes. Lors de son premier briefing au Conseil de sécurité, tenu en mars dernier, Horst Kohler avait précisé que son objectif était de relancer les négociations directes entre les deux parties en conflit, dans le courant de l’année 2018. En avril dernier, le Conseil de sécurité s’est fixé rendez-vous, en octobre prochain, pour évaluer l’avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche visant à ramener les partis en conflit, à la table des négociations dans un délai de six mois.
Washington a déclaré, pour sa part, qu’elle s’attendait à une reprise des pourparlers, d’ici à octobre. Rabat avait tenté d’impliquer l’Algérie dans les négociations, autour de la question sahraouie. Dans un entretien accordé au journal électronique marocain ‘Hespress’, le représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a déclaré que les négociations autour du Sahara occidental ne peuvent se tenir, sans l’Algérie, sinon ça serait une perte de temps. Il a, en outre, affirmé que s’il y a des discussions, elles seront avec l’Algérie « sinon rien ». Ce n’est pas la première fois que l’Algérie est, ouvertement, accusée d’alimenter le conflit par son retrait. En avril dernier, et réagissant aux dernières déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, concernant le soutien de l’Algérie au Front Polisario ainsi que sur son implication dans le processus de règlement du conflit, une source autorisée, au ministère algérien des Affaires étrangères, indiquait que « la question du Sahara occidental est une question de décolonisation », reconnue comme telle par les Nations unies. Alger a, cependant, clairement fait comprendre que son soutien ne signifie pas forcément « qu’elle devrait être impliquée dans ces négociations ».
Au cours de son intervention, devant l’Assemblée générale de l’ONU, Messahel a indiqué que l’Algérie suit avec « un intérêt particulier » les conflits et les crises qui secouent la région, soutenant que les solutions politiques restent la « meilleure approche », dans la quête de règlement durable des conflits. Il a, également, rappelé que l’Algérie a été « la toute première cible du terrorisme », un phénomène devenu, aujourd’hui, l’un des fléaux planétaires les plus destructeurs.