Développement des start-up: L’énorme retard de l’Algérie

Développement des start-up: L’énorme retard de l’Algérie

L’Algérie accuse un grand retard pour la mise en place d’un écosystème et un climat en mesure d’aider à l’émergence de start-up. Le constat ne date pas d’aujourd’hui, mais l’on n’assiste toujours pas à des mesures capables de booster ce créneau porteur.

Pour le président d’Algerian Digital Cluster (ADC) s’exprimant en marge du salon VivaTechnology à Paris, «l’Algérie s’en est prise en retard (dans l’industrie numérique), mais il y a beaucoup de choses qui ont été faites, d’autres sont en cours», ajoutant qu’ «il est temps de bâtir un écosystème et un climat propice à l’émergence de start-up».

«Il est temps de bâtir un écosystème et un climat propice à l’émergence de start-up qui seront soutenus par une assise juridique, notamment dans le domaine du paiement électronique et l’aspect du financement », a-t-il expliqué, relevant qu’aujourd’hui le cadre légal, qui fait partie du gros chantier pour l’émergence de l’économie numérique en Algérie, ne s’y prête pas encore».

Saluant la nomination récente, dans le gouvernement, d’un ministre délégué chargé de l’Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, dont l’une de ses priorités est de mettre en place l’écosystème de l’économie numérique, Omarouayache a qualifié cette nomination de «signal fort» pour les start-up algériennes, mais a regretté toutefois que ces dernières, malgré leur nombre, «ne sont pas mises en avant».

«Ce que je peux dire, c’est que le nombre actuel de start-up algériennes est très en deçà et des besoins et des capacités de l’économie algérienne», a-t-il dit, faisant remarquer, cependant, que le marché existe parce qu’il y a des besoins». L’orateur a souligné, par ailleurs, qu’il y a beaucoup de compétences algériennes, formées à l’étranger, qui reviennent au pays après avoir accumulé une expertise très importante dans des pays développés. Leur apport peut avoir un impact très important dans le changement économique de l’Algérie, a-t-il soutenu.

Pour lui, au lieu de se tourner vers des sous-traitants étrangers pour la réalisation de projets en Algérie, les opérateurs algériens «doivent créer des écosystèmes de start-up partenaires », citant l’exemple d’Algérie Télécom (AT) qui avait besoin de déployer la fibre optique de façon «très massive », a fait appel à des start-up algériennes au lieu de faire appel à de grandes entreprises étrangères. Revenant à la participation de la dizaine de start-up algériennes au Forum mondial de technologies innovantes, qui s’est ouvert jeudi à Paris, le président d’ADC a indiqué que l’initiative consistait à prendre en charge des start-up algériennes et les faire participer à ce grand événement.

«L’objectif de cette participation est de faire rencontrer ces start-up avec tout l’écosystème mondial, de le faire confronter à la réalité du marché mondial pour leur permettre de se lancer à l’assaut de ce marché», a-t-il dit, ajoutant que «c’est une première étape pour une meilleure connaissance du contexte mondial des innovations technologiques ». Pour ces start-up, a-t-il poursuivi, l’idée est de «trouver des partenaires, éventuellement des clients et pourquoi pas aussi des investisseurs internationaux».