L’Algérie devrait être une des principales attractions touristiques dans la région de par ses potentialités naturelles, notamment le Sahara, le deuxième plus grand désert au monde. Le patrimoine archéologique et culturel n’est pas en reste. Mais le tourisme est aujourd’hui loin de constituer un secteur névralgique.
Ce qui est inadmissible, selon des professionnels dénonçant cette situation d’inertie en Algérie. Ils s’interrogent d’ailleurs sur les raisons qui font que la destination Algérie n’existe pas encore sur les catalogues internationaux. Souvent, les autorités publiques évoquent le manque d’infrastructures (hôtels, complexes touristiques…), notamment pour les régions du nord du pays.
Ce facteur est loin de justifier à lui seul la faiblesse du secteur touristique. Et pour cause, les explications fournies hier par un important acteur de l’hôtellerie en Algérie, à savoir le patron d’Eden Groupe, Karim Chérif. Propriétaire de cinq hôtels en activité dans la région de l’ouest du pays, entre autres, Oran et Sidi Bel Abbès, le responsable du groupe Eden relève que la capitale de l’Ouest dispose actuellement d’une importante infrastructure hôtelière, évoquant même l’existence d’une rude concurrence sur les prix et services offerts aux touristes. Cependant, cela n’a pas pour autant permis de combler la période de basse saison. Les dirigeants de chaînes hôtelières réclament plutôt des évènements, des animations, des festivals culturels et sportifs pouvant aider à capter des touristes étrangers.
C’est là le mode opératoire en vogue dans des villes méditerranéennes, comme Nice, Marseille, Barcelone… disposant de rendez-vous culturels, économiques et sportifs ponctuels. Ce qui distingue ces évènements est leur cachet universel balisant tout esprit rétrograde et d’enfermement. Cela manque terriblement à l’Algérie.
L’investissement sur l’attractivité culturelle et les loisirs est considéré comme un point focal de la politique de promotion de l’image de l’Algérie. Les acteurs du tourisme réclament avec acuité l’ouverture de salles de cinéma, de théâtre, de danse et de musique, ainsi que de grands espaces et parcs, à l’exemple de celui de l’aménagement de la baie d’Alger, devenu la destination des familles algériennes. Les prospectus et les documents d’informations manquent cruellement.
Au niveau des aéroports, des gares et des hôtels, les visiteurs n’ont pas droit aux prospectus et cartes d’Algérie, ou d’Alger, renseignant comme il se doit les visiteurs. La communication fait énormément défaut au niveau des structures d’accueil. Pourtant, il existe de très bons endroits à Alger, des restaurants, des espaces de loisirs, des artistes de renom, des bibliothèques, des musées et des espaces verts méconnus… Tout simplement, on ne sait pas vendre et capter l’attention des touristes.
Les autorités publiques devraient créer d’urgence des offices locaux de tourisme pour canaliser l’information et entrevoir une politique de coordination entre les différents intervenants dans le domaine touristique et culturel à la fois, de manière à créer une animation profitable aux deux parties.
Dans cette conjoncture de tarissement des revenus pétroliers, il y a d’ailleurs urgence à lancer ces initiatives pour permettre aux collectivités locales de disposer de nouvelles rentrées d’argent. Alger, Béjaïa, Constantine, Oran, Annaba, Tébessa, Guelma, Tlemcen, pour ne citer que ces grandes villes, peuvent s’autofinancer par le tourisme, les activités de loisirs et de l’animation. Et le marché local est d’ailleurs fort potentiel.
F. B.