Il a pour principale mission d’appuyer, de contrôler et de certifier le matériel végétal.
L’agriculture algérienne connaît ces dernières années un essor important, même si pour l’ensemble de la population le secteur est toujours en mode «stand-by». Preuve en est, une dizaine d’instituts techniques et de recherche veillent au développement de ce segment. Mais pour améliorer la production et gérer le flux de semences et de plants, il n’existe qu’un seul «administrateur», qui est le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (Cncc).
Créé en 1992, le Cncc a pour mission d’appuyer, en matière de contrôle du matériel végétal (plants et plantules, définis aussi comme étant le matériel de base en agriculture), les instituts de développement et de recherches déjà existants.
«Le contrôle auquel procède le Cncc, vise la qualité phytotechnique et phytosanitaire des semences et des plants se trouvant sur le terrain», explique, d’emblée, M.Mohammed Kheddam, le directeur général du centre, qui précise que ce contrôle «met à la disposition de l’agriculteur un matériel végétal de qualité, reconnu sain, marchand et qui peut lui procurer des rendements intéressants pour subvenir aux besoins nationaux et atteindre la sécurité alimentaire».
Pour ordonner ce travail, le centre organise à chaque début de campagne des regroupements au profit des établissements producteurs qui disposent d’un réseau de multiplicateurs. Le Cncc possède cinq stations au niveau national (deux à l’Ouest, deux à l’Est et une au Centre).
«Nous les assistons dans leur travail à travers les informations utiles. S’il y a des anomalies, nous essayons de convaincre le multiplicateur de les corriger.
S’il n’est pas satisfait du verdict des contrôleurs, il peut introduire un recours pour un second contrôle», a-t-il poursuivi. C’est pourquoi, le Cncc procède à deux passages sur le terrain. «Le premier est destiné aux conseils. Une sorte de vulgarisation rapprochée, tandis que le second vise à donner un avis final», a-t-il précisé, et d’ajouter que ce procédé ne peut donner qu’un certificat d’agréage provisoire (CAP).
L’étape suivante consiste en un passage par le laboratoire pour le contrôle phytosanitaire et phytotechnique. Ce n’est qu’après toute cette procédure que le certificat d’agréage définitif (CAD) est délivré et que la semence est certifiée conforme aux normes.
«Le laboratoire est notre outil principal. Nous effectuons différents types d’analyses pour le contrôle et la certification», affirme M.Kheddam. En fait, la semence passe par deux laboratoires différents: phytotechnique et phytosanitaire. «Concernant l’aspect phytosanitaire, nous cherchons principalement les organismes pathogènes. Notre mission première est de les détecter et éviter leur propagation à travers ce matériel. Cela peut s’agir de virus, de bactéries ou de maladies cryptogamiques (maladies dues aux champignons)», a-t-il encore fait savoir.
Pour parfaire son travail, le Cncc utilise les moyens d’investigations classiques ou l’outil moléculaire. «Notre laboratoire a été récemment accrédité, mais également suivi et évalué par des laboratoires internationaux qui sont reconnus. Nous avons fait en sorte que notre laboratoire soit au diapason avec ce qu’il y a de par le monde», indique M.Kheddam. Pour concrétiser ce travail, le centre a mis en place un programme de développement et de coopération basé sur l’expérience des ingénieurs algériens et l’apport des partenaires étrangers. Il dira, sur ce point que son institution entretient des relations bilatérales avec des Hollandais, Belges, Français, Italiens et Espagnols afin d’améliorer les méthodes d’investigation du centre.
«Il existe, entre autres, plusieurs organisations arabes et européennes avec lesquelles les institutions spécialisées algériennes entretiennent des relations bilatérales tels que l’Icarda (Centre international de la recherche agricole dans les régions arides) et l’Oada (Organisation arabe du développement de l’agriculture)», a indiqué, enfin, M.Kheddam.