Prenant les devants, l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger a organisé, hier, une journée d’étude qui a porté sur le «diabète et ramadan», animée par son président, Fayçal Ouhada, ainsi qu’un spécialiste en la matière, le Dr Fethi Benachnou.
Si ce dernier reconnaît d’emblée que la prise en charge d’un diabétique coûte cher, mais moins que le coût des complications qui se développent faute de vigilance, comme l’amputation du pied, la cécité ou encore le risque rénal, M. Ouhada s’alarme de l’augmentation des cas en Algérie, affirmant que «12% des Algériens sont atteints de diabète, avec 15 000 nouveaux cas enregistrés annuellement ».
Les deux hommes se rejoignent en appelant les autorités sanitaires à privilégier la médecine préventive plutôt que curative, M. Ouhada se montrant insistant sur la mise à disposition durant le mois de jeûne, en quantités suffisantes, des bandelettes d’autosurveillance glycémiques.
M. Ouhada, qui avait contesté la réglementation du ministère du Travail portant sur la diminution du nombre des bandelettes d’autosurveillance glycémiques octroyées pour les diabétiques, non sans critiquer la note de la Direction du contrôle médical de la Cnas qui avait instruit les pharmaciens de prescrire une boîte seulement tous les trois mois pour les personnes atteintes de diabète type 2 (non traité par l’insuline), il revient à de meilleurs sentiments en considérant que la décision de la Cnas pouvait être justifiée si l’on prend en compte que «certains diabétiques abusaient parfois en mesurant dans la même journée plusieurs fois leur taux de glycémie», a-t-il dit. Et quand on sait qu’en 2014, « les bandelettes ont coûté à la Cnas plus de 14 milliards centimes », on comprend les enjeux de la modération.
Il n’en demeure pas moins qu’en perspective de ramadan, le président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger pense demander des autorités compétentes de dispenser davantage de boîtes de bandelettes aux malades durant ce mois.
« Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a préconisé la diminution des bandelettes dispensées pour les malades, je pense qu’elle n’a pas pris en considération les patients assujettis au mois de jeûne. Je préconise alors qu’on augmente le nombre de boîtes prescrites durant cette période », recommande-t-il.