Dialogue social: Les travailleurs et les patrons se réunissent

Dialogue social: Les travailleurs et les patrons se réunissent

En réponse à l’appel du président de la République, le secrétaire général de l’Ugta rencontrera aujourd’hui au siège de la Centrale syndicale les présidents des organisations patronales.

Abdelmadjid Sidi Saïd, Ali Haddad, président du FCE et sept représentants des unions patronales se réuniront autour des instructions données à la fin du Conseil des ministres, le 6 septembre dernier.

Cette rencontre, qui est un prélude à la tripartite prévue un peu plus tard, est le premier écho à l’injonction de Abdelaziz Bouteflika pour «une prise de conscience collective» face aux difficultés que traverse le pays.

Le chef de l’Etat a exhorté «chacun de nous, par-delà de tout clivage, y compris politique, de s’associer à la préservation de l’indépendance économique et financière du pays, par l’adhésion aux réformes et aux efforts que cela requiert». Il a en outre enjoint aux partenaires sociaux et au gouvernement «de faire preuve de solidarité et de coordination pour garantir la progression des réformes dans la paix sociale».

Aux travailleurs, il a recommandé de «redoubler d’efforts pour faire avancer les réformes destinées à moderniser la gestion du pays et notamment l’efficacité et la compétitivité de son Economie.» C’est la garantie, a-t-il précisé, de «la pérennité de la justice sociale et de la solidarité nationale».

En faisant allusion aux causes de la tragédie des années 1990, le président Bouteflika avait souligné que le peuple algérien «mérite de ne pas connaître une nouvelle panne de développement après celle qu’il a vécue à la fin des années quatre-vingts».

La réunion de l’Ugta et des organisations patronales ne manquera pas aussi de discuter du plan d’action du gouvernement et, en particulier, du financement non conventionnel de l’économie adoptés par le Conseil des ministres. Cette technique qui permettra d’éviter, selon l’Exécutif, le recours à l’endettement extérieur en mobilisant des ressources internes, suppléera pendant une période de cinq ans la chute des revenus tirés des hydrocarbures.

Les représentants des travailleurs et des patrons tenteront donc d’accorder leurs violons pour empêcher tout soubresaut susceptible de mettre la première exigence du programme du président: la stabilité politique du pays. Dans un atmosphère assez lourde et à la veille des élections locales où tous les coups sont prévisibles, cette bipartite revêt un sens particulier et apparaît comme une première dans la pratique politique en Algérie.