Quinze jours après les émeutes de Diar Echem’s, à Alger, la situation reste inchangée pour les quelque 1500 familles qui y habitent. La dégradation du cadre de vie a été d’ailleurs la cause de plusieurs cas de grippe saisonnière, toutes tranches d’âge confondues.
A ce titre, plusieurs habitants, notamment ceux qui occupent des bidonvilles, sont particulièrement touchés par l’épidémie. «Manque d’électricité et donc inexistence de chauffage ont rendu malades nos enfants», nous a annoncé d’emblée Hassan.
D’après des informations données par un élu local, «la société Sonelgaz aurait été instruite pour l’installation de compteurs électriques pour tous les habitants de la cité Diar Echem’s». Nous avons pris attache avec les résidents dudit quartier pour confirmer cette information qui ne pourra qu’apporter un plus aux résidents, notamment en cette période hivernale.
«Nous n’avons rien vu de cela, il n’y a ni compteur, ni gaz, ni eau, c’est du mensonge», nous a révélé Nacer qui a séché la journée pour s’occuper de sa fille de 3 ans grippée. Et d’ajouter : «Regardez ce tuyau vert qui dépasse de cette dalle, c’est grâce à ce voisin que j’ai de l’eau courante. Pour ce qui est de l’électricité, ma maison est alimentée par d’éclairage public.»
Un fait nouveau, en revanche, vient soulager un tant soit peu les résidents de Diar Echem’s, selon Nacer : «L’APC nous a demandé de constituer des dossiers pour un éventuel relogement qui vont être réunis d’ici la fin de ce mois. Et notre relogement serait pour novembre.»
S’agissant des émeutiers emprisonnés lors des dernières manifestations, les habitants revendiquent toujours leur libération.
Nous avons tenté de joindre les familles des prisonniers, en vain. Quinze jours après les manifestations, les habitants de Diar Echem’s peuvent espérer puisque leurs doléances sont prises en charge par les autorités concernées et le relogement ne saurait tarder.
Par Elias Melbouci