L’affaire de la dilapidation des terres, surtout celles à vocation touristique situées dans les stations balnéaires de Marsa Ben M’hidi, de Ghazaouet, de Bab El-Assa, de Tounane, de Honaine (wilaya de Tlemcen), et de falsification des documents officiels, tels les livrets fonciers, n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Jusque-là, 20 personnes, pour la plupart des fonctionnaires et cadres des services de la conservation et du cadastre, sont soupçonnées de corruption, d’abus de pouvoir, de faux et usage de faux, d’escroquerie…
Le procureur de la République de Tlemcen et le magistrat instructeur doivent entendre, aujourd’hui, le directeur général du cadastre et l’ancienne responsable du service régional du cadastre d’Oran, actuellement en convalescence, qui a été la première à faire éclater l’affaire de malversations dans le foncier. Cette dernière, elle-même accusée, qui était en fonction à Tlemcen, avait été promue à ce poste à Oran après le licenciement abusif d’un ingénieur en informatique qui, lui-même, piqué au vif par la décision jugée illégale de sa mise à l’écart de l’institution, a dénoncé à la justice des faits de corruption de sa remplaçante.
Cette dernière aurait déclaré avoir subi des pressions de son directeur général pour minimiser l’ampleur de cette affaire. Le cas du foncier de Ghazaouet et de Honaine est révélateur. Les espaces urbains et même les terres agricoles de ces localités balnéaires paradisiaques ont toujours suscité la convoitise de certaines personnes qui les accaparent illégalement pour réaliser des villas et résidences luxueuses qu’elles revendent ensuite.
Par exemple, dès qu’une parcelle à vocation touristique bien située attire l’attention de ces individus, ces derniers établissent un acte sous seing privé leur octroyant soi-disant la propriété, puis déposent un dossier au niveau du cadastre et de la conservation foncière selon les dispositions de la loi 08/15 (chaque fois prorogée) qui prévoit la mise en conformité du bien en question, avec possibilité de délivrance d’un livret foncier.
Il y a lieu de rappeler que la chambre d’accusation de la cour de Tlemcen a placé sous mandat de dépôt l’adjoint au maire de Marsa Ben M’hidi, le conservateur foncier de Ghazaouet, un troisième personnage, spéculateur du foncier à Souahlia, ainsi qu’un agent administratif chargé des affaires du foncier dans cette même commune, pour détournement du foncier du domaine public, abus de pouvoir, faux et usage de faux et escroquerie.
B. A.