Diplomates algériens enlevés par le MUJAO ,Trois mois de captivité et pas de nouvelles

Diplomates algériens enlevés par le MUJAO ,Trois mois de captivité et pas de nouvelles

Le rapt revendiqué le 7 avril dernier par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) semble ne pas s’acheminer vers un dénouement proche

Trois mois après l’enlèvement des sept diplomates algériens à Gao, au Mali, parmi lesquels le consul Boualem Sias, il n’y a toujours pas de nouvelles. Trois mois de captivité et trois mois de suspense sur le sort des otages.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait menacé de tuer les diplomates si les autorités algériennes ne coopéraient pas. Une coopération qui se résume en la satisfaction des revendications des terroristes par les autorités algériennes.

Les terroristes du Mujao exigent la libération de 30 de leurs acolytes, détenus dans les prisons algériennes et mauritaniennes et le versement d’une rançon de 15 millions d’euros. Le rapt revendiqué le 7 avril dernier par le Mujao semble ne pas s’acheminer vers un dénouement proche. Face à cette situation, l’Algérie avait installé une cellule de crise afin de suivre l’évolution de l’affaire.

De leur côté, les fous de Dieu, les terroristes vétérans de l’Afghanistan, semblent déterminés à aller jusqu’au bout. Une intervention militaire pour libérer les sept otages algériens serait un «suicide» et l’Etat Algérien en est conscient. Présentement, une intervention militaire des troupes spéciales algériennes, qui sont en alerte, semble être l’ultime recours, dans le cas où toutes les portes menant à une issue rapide restent fermées.

Hautement entraînées à ce genre de situation, les unités d’élite auraient déjà élaboré un plan pour libérer les sept diplomates algériens des mains de leurs ravisseurs, mais l’intervention ne serait pas sans risque. Toutefois, la grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir où sont détenus les sept diplomates algériens ?

Au Nord du Mali ou peut-être sont-ils déjà au Niger ou même au Tchad ? Il est important de savoir que généralement les terroristes salafistes ne gardent jamais leurs otages au même endroit. Tous les trois ou quatre jours, ils sont transférés dans un autre lieu. Une tactique «prudente» mise en place par les terroristes afin d’éviter les représailles. Il est très difficile donc de localiser le lieu de détention des otages algériens et encore plus difficile de les libérer.

L’immensité du désert du Sahel complique une tentative de libération des otages algériens, et les terroristes ont une parfaite connaissance de la région. Autre fait important, les autorités algériennes semblent ne pas vouloir investir le marais malien, car les conséquences d’une action militaire pourraient être fatales aux troupes spéciales algériennes et aux otages.

Alors que reste-t-il à faire pour libérer les otages ? Négocier avec les ravisseurs ? Faire pression sur les Touaregs du MNLA ? La situation est critique pour les autorités algériennes. Sur ce plan, il est important de rappeler que le même scénario a été vécu par l’Etat algérien en 2005, en Irak, lorsque des terroristes d’Al Qaïda avaient enlevé deux diplomates algériens avant de les exécuter quelques semaines après.

ALLONS-NOUS VERS LE MÊME SORT ?

Les sept diplomates algériens seront-ils exécutés par les terroristes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest ? Négocient-ils leur libération en échange de chefs notoires détenus par l’Algérie ? Les ravisseurs exigeront-ils une rançon ? Beaucoup de questions qui trouveront peut-être des réponses dans les jours à venir.

Il faut retenir une chose : l’Algérie n’acceptera ni le paiement d’une rançon ni la libération d’un chef notoire, tel qu’El Para, dans l’éventualité où les ravisseurs posent ces conditions.

La voie militaire paraît aujourd’hui la plus plausible contre les sbires d’Abou Gaâgaâ, chef du Mujao, mais pas dans l’immédiat. Mais cette solution militaire comporte des risques pour l’Algérie et pour les otages.

Sofiane Abi