Diplomatie : l’Algérie renoue avec sa dimension Africaine

Diplomatie : l’Algérie renoue avec sa dimension Africaine

Depuis le retour de Ramtane Lamamra, les contacts diplomatiques de l’Algérie avec le reste de l’Afrique se multiplient. Les démarches de l’Algérie, géant africain de par sa superficie, bien qu’économiquement endormi, laissent parfois penser à une course contre la montre. Le chef de la diplomatie Algérienne, particulièrement actif depuis qu’il est en poste, tente-t-il de redonner au pays sa dimension Africaine ?

Bien entendu, cette course contre la montre pourrait aussi bien indiquer une bataille pour une hégémonie régionale, ou même continentale, livrée contre le Maroc, avec qui l’Algérie a d’ailleurs coupé officiellement ses relations diplomatiques, au moment même ou les contacts du ministre des Affaires étrangères s’intensifiaient avec la Tunisie, la Libye, l’Égypte, mais aussi avec le Mali et l’Éthiopie et tant d’autres pays du Sahel et de l’Afrique Noire.

De Tunis à Addis-Abeba

Lors de ces derniers jours, l’avion de Ramtane Lamamra, le chef de la Diplomatie Algérienne a multiplié les escales Africaines. Le ministre des Affaires étrangères Algérien a commencé par visiter la Tunisie, ou il avait été reçu par le président Kaïs Saïd. C’est lors d’une première audience que la rencontre a donné lieu à un échange de vues sur l’état des relations bilatérales et les perspectives de leur renforcement.

Lamamra a été aussi reçu en Égypte, ou il avait pu également rencontrer président égyptien Abdel Fattah al Sissi. Cette visite, indique Lamamra,  « a permis aux deux pays de passer en revue les relations de fraternité et de coopération historiques et les perspectives de leur consolidation et d’échanger les vues sur les derniers développements enregistrés dans la région du Maghreb, au Sahel, au Sahara et dans la Corne de l’Afrique ».

Lamamra a également effectué une visite en l’Éthiopie, ou il a pu rencontrer le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen. Cette visite a suscité un grand intérêt dans la presse éthiopienne qui souligné l’engagement des deux pays à « renforcer leurs relations historiques de longue date ».

Du Caire à Bamako

Loin d’être oublié, le Mali s’est taillé une part de lion dans la farandole diplomatique menée par Ramtane Lamamra. Ce dernier, rappelons le, a présidé vendredi à Bamako une réunion du groupe de la médiation internationale consacrée à l’évaluation du processus de paix et de réconciliation au Mali.

Enfin, à Alger, se tient encore la réunion des pays du voisinage libyen, tenue au Centre international des conférences (CIC). La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangouche, est allée jusqu’à saluer, hier lundi, le rôle qu’elle a qualifié de « positif » et « d’efficient » joué par l’Algérie dans le règlement de la crise libyenne et son soutien aux efforts d’instauration de la stabilité.

Dans l’échiquier Africain, l’Algérie, grâce à son histoire et à sa superficie, ainsi qu’à son emplacement stratégique, ne peut que peser lourd. Ceci dit, les mouvements diplomatiques de l’État Algérien peuvent tendre à renouer le pays avec sa dimension africaine ancestrale, comme cela peut être une préparation bien calculée, qui n’est relative qu’au dernier coup dur qui a été donné aux relations algéro-marocaines.