Les changements provoqués par le réchauffement climatique sont une menace qui pèse lourd sur notre planète. Les sonnettes d’alarme ont été tirées quant aux conséquences de ces changements, notamment en Afrique qui est le premier continent exposé au risque de recrudescence du phénomène de sécheresse.
En Algérie, les taux de précipitations relativement faibles, enregistrés au cours de l’année 2021, ont engendré la baisse du niveau de l’eau dans les barrages, impactant ainsi, et de manière directe, sur l’approvisionnement des populations en eau potable dans différentes wilayas du pays.
Intervenant ce jeudi, 17 mars, devant la commission de l’habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), le Ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, est revenu sur la situation que traverse le pays et s’est exprimé au sujet de la disponibilité de l’eau durant le mois sacré de Ramadan qui approche à grands pas.
Lors de son intervention, le Ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a affirmé que « l’alimentation en eau potable dans la capitale connaître une amélioration durant le mois sacré de Ramadan », assurant, dans ce même contexte, que « les capacités productives quotidiennes de la wilaya d’Alger passeront de 750.000 m³/jour à 850.000 m³/jour durant le mois de Ramadan, en attendant d’atteindre 900 000 m³/jour en été ».
Baisse du niveau de l’eau dans 22 barrages
S’exprimant au sujet de la sécheresse qu’a connue notre pays l’année dernière, le Ministre Karim Hasni a expliqué que « la faible pluviométrie enregistrée est due aux changements climatiques » et qu’elle a touché « l’Algérie à l’instar de plusieurs autres pays dans le monde ».
Le premier responsable des Ressources en eau en Algérie a fait savoir que pas moins de « 22 barrages ont enregistré une baisse du niveau de l’eau », à savoir, « 5 barrages à l’Ouest du pays, 6 dans le bassin du Chélif, 8 au Centre du pays et 3 dans la région Est ».
Le Ministre n’a pas manqué de souligner que cette situation a eu un impact direct sur « l’approvisionnement de la population en eau potable au niveau de 20 wilayas du pays, soit, 10 wilayas au Centre, 6 à l’Ouest et 4 à l’Est ».
Dans ce même sillage, le Ministre Karim Hasni a également indiqué que « cette situation a engendré, en général, la réduction de la quantité d’eau produite au quotidien passée de 9,9 millions m³/jour en 2020 lors de l’application du système de distribution 24/24h, à 9,1 millions m³/jour, soit un déficit de 800 000 m³jour », notant aussi que « les eaux superficielles sont exploitées à hauteur de 50% dans plusieurs wilayas ».
Les dispositifs mis en place pour sécuriser les wilayas touchées
Au cours de son allocution devant la commission de l’habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement du territoire de l’APN, en présence de la Ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, le Ministre Hasni est revenu sur les dispositifs mis en place pour sécuriser les wilayas les plus touchées par le déficit hydrique.
En effet, le Ministre des Ressources en eau a expliqué que « la tutelle a eu recours à un programme d’urgence qui prévoit l’exploitation de ressources supplémentaires à partir des eaux souterraines », détaillant que cela a été assuré à travers « la réalisation de 800 puits, dont la moitié est entrée en service, tandis que 400 puits sont en cours de réalisation à un stade très avancé ».
Par ailleurs, le Ministre Hasni a rajouté que « ce processus a été engagé dans la région du Centre », notant que « l’approvisionnement en eau du barrage de Koudiat Asserdoune sera limité aux wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et M’Sila, sans Alger », et qu’ « il en sera de même pour le barrage de Taksebt, qui alimentera principalement les communes de Tizi Ouzou et Béjaia, tandis que les eaux du barrage de Ghrib, qui alimentaient indirectement la capitale, seront affectées à l’alimentation des communes de Médéa et Aïn Defla ».
Tout en insistant sur la nécessité de remédier à cette crise par « la solidarité hydrique entre wilayas », le Ministre a souligné que « cette mesure revient au fait que la wilaya d’Alger recourt désormais aux eaux souterraines et s’appuie sur les dessalements de l’eau de mer ».