Diversification énergétique en Algérie: Le chemin est encore long…

Diversification énergétique en Algérie: Le chemin est encore long…

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Le gouvernement avait lancé un projet portant la production de 4000 MGW, mais celui-ci tarde à voir le jour et seulement 150 MGW ont été livrés.

La promotion des énergies renouvelables en Algérie s’est placée ces derniers jours au coeur de l’actualité. Selon des voix gouvernementales, notre pays doit impérativement répondre aux besoins exprimés dans ce sens. L’Etat a récemment réitéré sa garantie d’en faire une ultime «priorité».

Toutefois, qu’en est-il de l’état des choses en temps réel? Et pour cause, cela va sans dire, l’Algérie accuse un sérieux retard dans le développement des énergies propres. Pourtant, les potentiels existent bel et bien, mais la capacité de production demeure dérisoire. Il faut quand même signaler que l’Algérie dispose d’un potentiel solaire d’une très haute importance par rapport à d’autres pays. Les experts parlent d’un taux d’ensoleillement de 2800 à 3500 h/an. Si l’on venait à rentabiliser cette ressource, on pourrait économiser jusqu’à 15% de gaz, dans un premier temps.

Par ailleurs, le gouvernement avait lancé un projet portant la production de 4000 MGW, mais celui-ci tarde à voir le jour, et seulement 150 MGW ont été livrés.

Interpellé justement sur cette question précise, Noureddine Yassa, directeur général des énergies renouvelables, a affirmé hier sur les ondes de la radio Chaîne 3 que les capacités d’installation en ressources solaires dépendent de la production nationale de panneaux photovoltaïques, laquelle «est caractérisée par une certaine faiblesse». L’intervenant a assuré dans ce sens, que «des appels d’offres sont attendus prochainement».

Selon lui, la cadence pourra éventuellement augmenter dans le futur, notamment avec le concours de l’entreprise Sonatrach, à travers un programme visant la production de 13.000 MGW, «opérationnel dés 2030». Nourredine Yassa a souligné que ce programme aura comme portée «la réorientation vers l’exportation d’un volume de 3 milliards de mètres cubes de gaz. Il fait également état du lancement «par le ministère de l’Intérieur d’un programme de large utilisation de lampes de faible consommation dans les écoles et les administrations».

En ce qui concerne la stratégie que compte initier le gouvernement pour réaliser la diversification énergétique, Nourredine Yassa rappelle qu’il est d’abord question d’assurer à la population l’accès à l’énergie. Il a tenu à relever que le taux de couverture du réseau électrique est évalué à 99%, tandis qu’il a atteint 62% pour le gaz. «L’objectif aujourd’hui est de continuer à assurer durablement ces acquis», a-t-il soutenu. D’un autre côté, il conviendra qu’en effet, il faut penser à varier les énergies, même si un travail a déjà été amorcé dans ce sillage à l’image de la solarisation de quelques établissements scolaires.

Sur ce dernier point, on peut rappeler que deux groupes scolaires fonctionnant à l’énergie solaire ont été mis en service en septembre dernier à Annaba. Certes, les opérations du genre se sont répandues avec le temps, mais elles restent insuffisantes par rapport au potentiel existant. Et ce, particulièrement au niveau des régions du Sud.

Par ailleurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pour sa part, mis l’accent, en marge du sommet Algeria Future Energy qui s’est tenu les 29 et 30 octobre derniers, sur le défi que représente l’exploitation de l’énergie solaire en Algérie. Ce dernier a ainsi parlé de la démarche que doit adopter notre pays pour développer ses capacités énergétiques. Ahmed Ouyahia avait appuyé que ce projet ambitieux peut être réalisé, notamment avec le concours des partenaires étrangers.