Parallèlement à cette annonce que certains qualifient «d’attendue», le cheikh a fait savoir que les démarches entreprises il y a quelques mois avec le conseil consultatif du mouvement Ennahda, dans le but de redresser la barre en sa faveur, n’ont pas abouti.
Lors d’une conférence de presse animée hier au siège national du parti Ennahda, consacrée à la lecture du compte-rendu de la rencontre nationale des cadres du conseil consultatif (Madjliss Echoura) d’Ennahda et des présidents des bureaux de wilaya, tenue samedi dernier à Alger, le fondateur d’Ennahda et d’El Islah, Abdallah Saâd Djabellah, a finalement annoncé qu’il est sur la voie de créer son nouveau parti. Pour y parvenir, l’ex-premier responsable des deux formations islamistes a parlé de la préparation d’un nouveau cadre partisan où des militants et cadres qui lui sont restés fidèles se consulteront autour du sujet de la nature et de l’appellation que portera ce parti nouveau-né. C’est au courant de la prochaine consultation qu’il sera décidé, a ajouté le conférencier, si la liste qui composera la future nouvelle formation politique sera également étendue pour concerner d’autres militants issus d’autres partis, en l’occurrence ceux d’Ennahda.
Parallèlement à cette annonce que certains qualifient «d’attendue», Djaballah a fait savoir que les démarches entreprises il y a quelques mois avec le conseil consultatif du mouvement Ennahda, dans le but de redresser la barre en sa faveur, n’ont pas abouti. Chose qui l’a d’ailleurs poussé à la création d’un nouveau parti qui sera capable de «réunir les militants sous n’importe quelle forme et qu’il ne s’agit pas d’un simple retour, mais de rassembler les enfants du mouvement autour d’une structure mieux organisée». Pour cela, les portes ne seront pas définitivement fermées pour un éventuel compromis avec le parti de ses premières amours.
Par ailleurs, Abdellah Djaballah a réitéré lors de son intervention devant la presse son intention de mettre comme priorité dans son futur parti la démarche pour la paix qui aboutira à terme à l’amnistie générale. Convaincu ainsi de son poids sur la scène politique, et particulièrement au sein de la mouvance islamiste au cours des dernières échéances électorales et conforté par sa popularité, cheikh Djaballah ne compte pas abréger de sitôt son parcours politique malgré les déboires qu’il a rencontrés tout au long de sa carrière politique, notamment suite à son éjection des deux partis qu’il avait lui-même enfantés. Bien au contraire, le recul de l’influence de la mouvance islamiste sur la scène nationale et l’inexistante d’une personnalité charismatique en mesure de rassembler le mouvement éparpillé des suites des dissidences qui le frappent sont entre autres éléments qui encouragent le leader islamiste à reprendre les rênes du mouvement. Cependant, ce qui laisse sceptiques certains observateurs quant à la création de cette nouvelle formation politique est la réticence qu’observerait le ministère de l’Intérieur à lui délivrer un agrément.
Par Hafid M.