L’ancienne ministre de l’Industrie Djamila Tamazirt, actuellement en détention, se retrouve confrontée à trois affaires de corruption, récemment ouvertes au niveau du pôle économique et financier du tribunal Sidi M’hamed.
Les accusations portées contre l’ancienne ministre de l’Industrie interviennent conformément à la loi de prévention et de lutte contre la corruption, dont les peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison ferme, selon ce qu’a rapporté ce samedi le quotidien arabophone Echorouk.
La première affaire de corruption concerne le complexe d’un groupe, l’ancienne ministre a été accusée de lourdes charges liées à la dilapidation de fonds publics et à l’octroi d’indus avantages au groupe des frères Chalghoum afin qu’ils achèvent une usine commune entre l’ancien complexe anciennement dénommé « AgroDev ». L’ancienne ministre aurait accordé ces avantages pendant son mandat en tant que directrice générale du complexe des industries alimentaires « Agrodev ».
C’est ce même dossier qui a permis la condamnation d’un groupe d’anciens et d’actuels responsables du secteur des ressources en eau et de l’irrigation, dirigé à l’époque par Abdelmalek Sellal, ainsi que l’arrestation des ex-maires Derfouf Hajdri, Youcef Charfa, Mouhamed Hattab et Abbas Kamal, qui ont également été soupçonnés d’être impliqué dans l’octroi suspect de marchés aux frères Chalghoum. Ces derniers ont été accusés d’accorder des concessions illégales et d’abus de fonction.
Dans un même contexte, l’ancienne ministre de l’Industrie, un certain nombre de cadres au ministère de l’Industrie, de la Banque d’Algérie ainsi que des investisseurs sont poursuivis dans le cadre de l’enquête portant le numéro « 0004/20 » concernant sa fonction de présidente et directrice générale du complexe « Riyad ».
Djamila Tamazirt, qui a fait objet d’une mesure d’ISTN (interdiction de sortie du territoire national), est soupçonnée d’être impliquée dans des affaires de corruption liées au complexe de Riyad alors qu’elle en était la première responsable, ainsi qu’à des scandales d’attribution du matériel du complexe CORSO à Boumerdès, à l’est d’Alger pour ensuite le vendre à un prix symbolique.
Une autre affaire impliquant 7 anciens ministres
Ajouté à cela, Tamazirt est impliquée dans le transfert d’une grande quantité de blé et de céréales provenant de l’office des céréales au profit de semouleries privées de manière illégale.
L’ex-ministre fait également l’objet de poursuites au niveau de la cinquième chambre du pôle financier et économique dans une enquête à propos d’un homme d’affaires propriétaire d’un complexe agroalimentaire. Ce dossier est considéré comme l’un des plus gros dossiers de corruption qui a été soulevé au niveau du pôle financier et économique.
En effet, le nombre de responsables impliqué dans cette affaire s’élève à 26 individus, dont pas moins de sept ministres.
Il s’agit, entre autres, de l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de son chef de cabinet, Mustapha Rahiel, l’ancien ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Kadi, Abdelkader Bouazghi, Abdelouahab Nouri, l’ancien ministre de l’Industrie, Mahdjoub Bedda et des ministres des transports et des travaux publics Boudjamaa Talai et Abdelghani Zaalane, ainsi que de l’ancien Wali d’Alger Abdelkader Zoukh, tous poursuivis pour de lourdes charges conformément au code des procédures pénales et la loi anticorruption 06/01.