Djanallah motive son boycott de la présidentielle : “Aucun candidat ne mérite notre confiance”

Djanallah motive son boycott de la présidentielle : “Aucun candidat ne mérite notre confiance”

Le président du parti El-Adala a tenu à balayer d’un revers de main l’option du soutien  à une candidature “consensuelle”.

Le Front pour la justice et le développement (FJD-El-Adala) a décidé de ne pas présenter  de candidat à l’élection présentielle du 12 décembre prochain. Hormis ce fait, cette formation islamiste ne soutiendra aucune autre candidature, du moins dans la configuration de la situation politique actuelle du pays.  “Aucun candidat de ceux qui ont manifesté leur volonté de se présenter à ce scrutin ne mérite notre soutien”, a affirmé, hier, le président d’El-Adala, Abdallah Djaballah, lors d’une conférence de presse. Le leader d’El-Adala a estimé que la plupart de ceux qui avaient décidé de se présenter à la course à la présidence du 12 décembre — sans les nommer — avaient pris leur décision en fonction de leurs propres intérêts et non pas en tenant compte des intérêts du peuple.

“Nous sommes avec tout ce qui sert le peuple et l’intérêt général, et l’intérêt du peuple est que le pouvoir réponde favorablement à ses revendications, à savoir ne pas aller à des élections dans des conditions qui ne sont pas totalement réunies. Son intérêt est qu’il soit écouté et que soient réunies toutes les conditions à même de rassurer les citoyens que leur volonté sera respectée et que leurs intérêts sont entre des mains dignes de confiance”, a-t-il affirmé. En rappelant que le FJD n’est pas concerné par le prochain scrutin, Djaballah a également indiqué que toute latitude a été laissée à la direction, représentée par le président du parti ou son bureau national, de “prendre d’autres décisions ou positions si de nouvelles données ou des circonstances interviennent à l’avenir”.

Cependant, il a tenu à balayer d’un revers de main l’option du soutien à une candidature “consensuelle”. “Cette question n’a pas été consignée dans la déclaration, mais nous ne sommes pas contre le principe. Notre position dépend des développements qui pourraient intervenir sur la scène politique”, a-t-il précisé. “De tous les noms qui ont affiché leur volonté de se porter candidat, on n’en trouve aucun qui mérite cette confiance. Je le dis en toute franchise”, a lâché Djaballah, en laissant entendre que ce principe s’applique également au président de Talaie El-Houriat, Ali Benflis.

Quant à la nature des développements qui sont à même de lui faire changer d’avis, il a émis le souhait que le pouvoir réponde favorablement aux revendications exprimées par le peuple, en suggérant le report de cette élection qui est porteuse de divisions et de danger pour l’unité nationale ainsi que le retour au dialogue “souverain”, contrairement à celui qui a eu lieu et qu’il considère comme une forme de mépris pour le peuple.

Le président d’El-Adala est ensuite revenu sur la décision de boycotter la présidentielle du 12 décembre, pour en situer la raison dans la candidature des symboles de l’ancien régime. Il a souligné que le fait de laisser les symboles du régime et ses hommes se porter candidats est une preuve évidente de la continuité du régime auquel le peuple avait retiré sa confiance, alors que, selon lui, “les partis de l’alliance étaient les premiers à devoir partir, dès le déclenchement de cette révolution”. Et Djaballah de contester la légitimité de l’autorité nationale indépendante d’organisation des élections.
A. R.