Djebbour : «Mon souhait est de voir un jour la Palestine indépendante.»
Après avoir disputé son dernier match de championnat dimanche dernier contre le PAOK Thessaloniki, la presse grecque s’est penchée sur l’avenir du buteur algérien avec son club employeur. En disgrâce avec son entraîneur, Djebbour, qui est pisté par plusieurs clubs, serait confronté au niet de ses responsables qui ne veulent apparemment pas se séparer de leur meilleur atout offensif aussi facilement.
Ces derniers entendent le convaincre de continuer l’aventure, même si certains journaux ont repris une déclaration d’un dirigeant du club athénien dans laquelle il avait fait part du désir du président de l’AEK de le céder en contrepartie d’une somme alléchante à même de permettre à cette formation en souffrance sur le plan financier d’alléger un peu la dette qui étrangle le club. De son côté, Djebbour n’a pas écarté l’éventualité d’honorer son contrat jusqu’au bout avec son équipe.
«L’AEK aurait pu mieux faire cette année»
Dans une interview accordée à un site grec spécialisé, juste avant de rejoindre le camp des Verts à Crans-Montana en Suisse, Rafik Djebbour est revenu globalement sur le parcours de son équipe cette saison en championnat : «Notre équipe n’a pas montré grand-chose cette saison. Cela n’est pas faute de n’avoir pas essayé, bien au contraire, on s’est donnés à fond en fin de parcours mais malheureusement, ça n’a pas suffi pour espérer des résultats autrement plus probants.»
«Ce fut une saison difficile pour moi, mais je reste positif»
Comme tout le monde le sait, Rafik Djebbour a raté toute une moitié de saison en raison de ses tracas avec son entraîneur, le Serbe Bajevic. Un état de fait qui l’avait déclaré, rappelons-le, forfait pour la dernière CAN 2010. Son retour, qui s’est imposé de lui-même, aura été tant l’Algérien possède à son actif plusieurs belles productions avec son club, l’AEK Athènes. Interrogé à propos de ses performances réalisées cette année, il rétorque : «Je crois que sur le plan personnel, ce fut une saison pénible. Il ne faut pas oublier que j’étais écarté du groupe pendant toute la phase aller. Malgré tout, j’ai pu reprendre du poil de la bête en phase retour.
J’ai pu apporter le plus qu’on attendait de moi au club. D’aucuns ont qualifié mon retour de bénéfique pour l’AEK.
On dit aussi que cette équipe s’est métamorphosée après mon come-back et cela franchement me réjouit. Cela dit, je reste persuadé que je peux encore donner plus. Enfin, dans l’ensemble, je crois que j’ai rempli ma mission comme il se doit.»
«Priorité pour l’AEK, mais…»
Abordé au sujet de son futur avec son club, Djebbour ne ferme pas la porte définitivement pour l’AEK, où il évolue depuis deux saisons maintenant. En dépit de tout ce qu’il avait enduré avec son coach, l’international algérien dira : «Je ne vous cache pas que les choses sont très incertaines pour moi à propos de mon avenir avec l’AEK. Etant sous contrat, ma priorité va vers mon club employeur. On verra bien si je vais rester pour aider mon équipe à réaliser d’autres bons résultats. De toute façon, après la Coupe du monde, on aura bien le temps de discuter de mon avenir.
«Si le club met les moyens, je ne vois pas pourquoi partir»
Djebbour ne compte pas changer de club juste pour le faire. A l’annonce de l’arrivée d’un nouveau président, avec des projets révolutionnaires, l’Algérien se dit intéressé d’aller au bout tout mettant une condition : «Si on va recruter de nouveaux joueurs et viser carrément le titre la saison prochaine, je ne vois pas pourquoi je vais quitter cette équipe. Je veux jouer pour un club ambitieux. Je ne veux pas rester juste pour se contenter des seconds rôles. Si on met les moyens, je donnerai la priorité pour l’AEK.»
«Si je quitte l’AEK, c’est pour jouer ailleurs qu’en Grèce»
Si pour son avenir, il n’est pas encore décidé, Djebbour est, a priori, sûr d’une chose. Dans le cas où il quitterait l’AEK, il a promis de n’accepter aucune autre offre provenant d’un club grec : «Si je reste en Grèce, c’est pour jouer à l’AEK. Maintenant si je devais quitter mon club, ma destination serait pour une équipe d’un autre championnat européen. Je voudrais opter pour un club qui a des objectifs qui marchent avec mes ambitions. C’est-à-dire là où la mentalité de vainqueur est dominante. Chose que je pourrai trouver en Angleterre.
«Je me suis bien habitué à la vie grecque»
Après plusieurs années passées en Grèce, Djebbour semble bien se plaire dans ce pays, comme il le laisse entendre dans son interview : «Je me suis bien habitué à la vie quotidienne en Grèce. C’est le tempérament méditerranéen qui me plaît le plus ici. Je ne me sens jamais étranger dans ce pays. J’ai le sentiment que je suis un Grec à part entière.»
«Je n’ai rien contre Bajevic, et l’intérêt du club passe avant tout»
Le journaliste, qui a interviewé Djebbour, n’a pas raté cette occasion pour l’interroger sur ses relations avec son entraîneur, le Serbe Bajevic. «Personnellement, je n’ai aucun problème avec Dusan Bajevic, il me connaît assez comme je le connais bien aussi. Je sais ce qui est arrivé entre nous deux. La cohabitation n’était pas facile, mais je vous précise que l’intérêt du club passe avant toute autre considération», a tenu à rajouter Djebbour qui est qualifié avec son équipe en Europa League la saison prochaine.
«Je remercie les supporters de l’AEK pour leur soutien»
Avant de prendre le départ pour la Suisse où il avait rallié le lieu du stage de l’Equipe nationale algérienne à Crans-Montana, Djebbour a tenu à adresser un message de remerciements à tous les supporters qui l’ont soutenu durant sa difficile période : «Je serai heureux de rester à l’AEK. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même pour combler nos fans.» A rappeler que les fans du club étaient tous fiers de voir Djebbour l’été prochain en Afrique du Sud avec l’Algérie, surtout qu’il s’agit de l’un des rares de leurs éléments qui vont prendre part au Mondial.
Les journalistes grecs l’encensent
Les performances de Rafik Djebbour, tout au long de ses cinq années passées en Grèce, n’ont pas laissé la presse grecque insensible. Un journal local a qualifié l’attaquant des Verts de joueur exceptionnel. L’auteur de cet article consacré à Djebbour est revenu longuement sur les buts décisifs inscrits par le buteur de l’AEK. Par ailleurs, un site spécialisé n’a pas omis aussi de reparler de la période néfaste qu’il avait passée durant la phase aller en raison de son différend avec son entraîneur Bajevic, avant de revenir en force à la compétition en contribuant grandement aux résultats positifs enregistrés par son équipe en fin de championnat. Sur les 19 apparitions, l’Algérien est parvenu à marquer six buts cette saison.
Il n’a pu répondre à une invitation de la communauté palestinienne
Djebbour : «Mon souhait est de voir un jour la Palestine indépendante»
Invité par la communauté palestinienne résidante en Grèce pour participer à l’ouverture des journées commémoratives du 62e anniversaire de l’occupation de la Palestine par les Israéliens, qui commenceront le 26 mai, Djebbour s’en est excusé de ne pouvoir répondre favorablement à cette sollicitation.
Contraint de rejoindre le camp des Verts pour entamer la préparation d’avant-Mondial avec l’Equipe nationale algérienne, Djebbour, qui a rejoint le reste de ses équipiers internationaux algériens en Suisse, a poliment décliné cette invitation. Les organisateurs de ces festivités se sont montrés compréhensifs. Ils ont tenu à leur tour à lui afficher leur gratitude d’avoir toujours montré son soutien au peuple palestinien.
«J’ai reçu une invitation pour le 26 mai, mais malheureusement, je ne pourrai pas répondre favorablement car je suis dans l’obligation de rejoindre le regroupement de mon équipe nationale en Suisse. Je tiens à renouveler mon soutien indéfectible au peuple palestinien», a déclaré Djebbour. Questionné s’il n’envisageait pas d’adresser un message en guise de solidarité avec la Palestine lors du prochain Mondial, il dira : «Il faudra faire très attention à ce genre de comportements qui sont maintenant passibles de sanctions.»
La direction du club veut le vendre
Confrontée à une étouffante une crise financière, la direction du club de l’AEK entend se séparer de certains de ses cadres dont fait partie Rafik Djebbour. Un membre influent du bureau directeur a déclaré à la presse : «On envisage de vendre Scocco et Djebbour pour respirer un peu sur le plan financier. Une chose est certaine, s’ils sont transférés, ça sera pour un club étranger. Cela dit, on ne sait jamais ce qui peut arriver d’ici là», a-t-il annoncé. A rappeler que Djebbour est courtisé par plusieurs clubs français, notamment Toulouse qui a proposé la somme de 3 millions d’euros. Une somme qui semble avoir convaincu les responsables de l’AEK.