L’artiste international kabyle Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, vient de sortir un nouveau single titré « Djegiga », en hommage au chanteur M’henni Amroun, qui nous a quittés trop tôt, en nous laissant un trésor éternel et un riche patrimoine musical.
À sa façon, la star de la chanson algérienne d’expression kabyle Takfarinas a rendu un vibrant Hommage au défunt M’henni Amroun. En effet, le champion de la Yal musique a complètement revisité la chanson « Zedjiga » enregistrée à Alger début des années 1970 par le grand M’henni Amroun, d’une manière, le moins qu’on puisse dire, unique en son genre.
Comme à l’accoutumée, sur le plan musical, Takfarinas a porté une attention toute particulière au travail vocal et aux possibilités de son instrument, la mandole.
Avec sa mandole électroacoustique à deux manches, la star n’a rien perdu de ses capacités vocales et surtout de son désir ardent de l’innovation dans le son qui habille ses chansons et ses reprises.
Dans un beau clip réalisé à Marseille par le talentueux Hakim Hkimos, Takfarinas s’est également montré fidèle à ses tenues traditionnelles et spéciales qui le singularisent.
À la fin du clip, on peut lire un émouvant message écrit par Takfarinas, « J’ai l’honneur et le bonheur de rendre hommage à mon grand frère M’HENNI AMROUN, qui nous a quittés trop tôt, en nous laissant un trésor éternel, mon frère tu vivras toujours dans nos cœurs ».
Qui est Mehenni Amroun ?
M’henni Amroun est né le 3 décembre 1938 à Bouzeguène dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il aimait l’art depuis son jeune âge, mais à son époque, il n’était pas permis de chanter ou de s’extasier tant cela demeurait un tabou.
M’henni, qui s’est exilé en France durant la guerre de libération, a intégré la Fédération de France du FLN, après avoir été recherché par la police française à Marseille où il résidait.
Les responsables de la Fédération de France du FLN lui ont demandé, alors, de travailler à la radio de Paris pour défendre la cause nationale, puisqu’ il avait déjà intégré le monde de l’art auparavant. Il a rencontré H’nifa puis cheikh Missoum Amar, auquel il a présenté des chansons qu’il avait composées afin qu’il puisse intégrer la radio. Sa réponse était positive, et dès lors, il chantait à la radio jusqu’à l’indépendance.
De retour en Algérie en 1963, le colonel Mohand Oulhadj la convaincu de travailler à la chaîne II de la radio nationale où il exerce son talent de comédien en compagnie de sa troupe théâtrale.
Plus tard, il saisira une occasion qui lui a été offerte à travers l’émission « Le3yub n-dunnit » pour chanter « Zejiga » qui lui valut un énorme succès.
D’autres chansons comme « Jeddi-k » suivront au grand bonheur des mélomanes qui apprécient le génie créateur de l’artiste. des années durant, Mhenni Amroun joue des dizaines de pièces théâtrales radiophonique en plus de l’animation d’émissions.
Après sa retraite en 1998, Mhenni Amroun a repris du service à la télévision dans plusieurs séries télévisées. Le chanteur-comédien est décédé, un jeudi matin du 19 avril 2012, suite à une crise cardiaque survenue chez lui au village de Bouzeguène. Il avait 74 ans.